Appliquer une discipline douce et efficace en bas âge
Bien qu’il soit rare qu’on la perçoive comme quelque chose de positif, la discipline est essentielle au bon développement de l’enfant. Trop souvent, on associe discipline avec sévérité et contrôle. Or, ce n’est pas le cas.
Le terme « discipline » a comme signification d’éduquer, et non de soumettre à une autorité
Le terme «discipline» a comme signification de transmettre des connaissances et des habiletés, c’est-à-dire d’éduquer, et non de soumettre à une autorité. En effet, c’est grâce à une discipline et à l’encadrement que celle-ci procure que l’enfant trouve ses repères et peut donc grandir en toute sécurité. Elle amène aussi l’enfant à se comporter adéquatement en société. Elle aide à développer le niveau de maturité attendu pour son groupe d’âge. La visée finale de la discipline et l’objectif de tout parent est de rendre l’enfant autonome et responsable, deux caractéristiques qui permettent de s’épanouir et de réussir dans la vie.
Les méthodes d’intervention et la discipline recommandée dans cet article encouragent un style éducatif qu’on nomme « démocratique ». Les parents démocratiques sont ceux qui valorisent l’individualité de l’enfant (ses forces et faiblesses personnelles, ses opinions, etc.) tout en établissant un cadre de vie déterminé visant à ce qu’il respecte les contraintes de la vie en société. Ce type de discipline est donc ferme en ce qui a trait au maintien des normes de comportement et comprend l’application de conséquences si nécessaire, mais dans un contexte chaleureux et encourageant pour l’enfant.
Nous avons tendance à associer discipline avec punition
Plusieurs souhaitent intégrer la discipline à leur vie de famille. Mais, y parvenir implique un lot de persévérance et de travail, ainsi qu’une constance qui se doit d’être quotidienne. Il faut l’avouer, la discipline peut nous faire peur parce qu’elle nous oblige à respecter nos propos et nos engagements. Il est vrai que la continuité dont il faut faire preuve dans nos interventions ne laisse pas une grande place au relâchement ou aux contradictions, même si on est fatigué ou en retard. Le travail qu’impliquent le développement et le maintien d’une discipline peut paraître colossal, voire insurmontable, mais soyez assuré que les bienfaits de celle-ci se feront ressentir rapidement au sein de votre famille.
En général, nous avons tendance à associer la discipline avec la punition. Or, la discipline prend place dès que nous instaurons un cadre à un enfant en lui apprenant à distinguer quels sont les comportements acceptables et ceux qui ne le sont pas. Nous verrons que la discipline en bas âge s’applique par diverses méthodes d’intervention qui n’impliquent pas de conséquences en soi. De plus, nous verrons que discipliner notre enfant ne nécessite pas l’utilisation de méthodes d’intervention rigides et sévères. Au contraire, une discipline constante qui emploie les bonnes méthodes d’intervention permet de prévenir l’utilisation de moyens drastiques pouvant brimer le développement de l’enfant.
Avant d’aborder des méthodes spécifiques d’intervention, il convient de discuter du développement de l’enfant. Il y a un type spécifique de discipline à favoriser pour chaque groupe d’âge. Rappelons-nous que l’âge détermine le stade de développement psychologique, cognitif et social de notre enfant. Ces facteurs jouent un rôle important quant à l’efficacité des interventions.
Dès la première année
Dès la première année de l’enfant, le parent doit déjà mettre en place une routine quotidienne. En effet, Il est primordial de bien comprendre que la routine sera un élément clé dans votre milieu familial pour parvenir finalement à l’application d’une discipline douce et efficace.
Ainsi, la sécurité du bébé est étroitement liée à la discipline du parent qui met en place les repères nécessaires à un cadre rassurant. Il est important de garder en tête que la discipline, à ce stade-ci, n’implique aucunement des méthodes d’intervention ni l’application de conséquences, mais bien la mise en place de gestes routiniers (Essais pour régler les horaires de sommeil…) . Elle permet au nourrisson de comprendre plus facilement ce qu’on attend de lui et de sentir que son environnement est stable et sécuritaire.
A partir de 12 mois environ
C’est vers l’âge de 12 mois qu’on peut commencer à fixer des limites à son enfant en lui disant « non » pour lui apprendre progressivement que tout n’est pas permis et lui fournir des points de repère. Il a besoin de ce cadre afin de bâtir sa confiance, son sentiment de sécurité et être en mesure de bien grandir.
Le début de l’application de ces interventions correspond au moment où l’enfant commence à se déplacer et à explorer son environnement de façon plus prononcée. À cet âge, l’enfant apprend par l’action : il a besoin d’explorer son environnement à l’aide de ses sens et de ses propres mouvements pour mieux comprendre le monde qui l’entoure et faire des apprentissages.
L’application de limites aura souvent pour fonction de protéger l’enfant de certains dangers. Par exemple: «Ne va pas dans les escaliers. », «Enlève ce jouet de la bouche. ». En contrepartie, le bébé de 12 mois, n’étant pas en âge de maîtriser le langage, utilise les pleurs pour s’affirmer à son tour. «Non, je ne veux pas que tu me déposes par terre, je veux demeurer dans tes bras». «Non, pas ce chandail, je déteste ce tissu ».
Les punitions et les interventions verbales sont inutiles pendant cette période
Toute intervention qui a lieu pendant cette période de développement doit avoir pour but de souligner l’interdit. Puis, son but est de distraire l’enfant afin qu’il cesse le comportement inapproprié. Par exemple, il faut éloigner l’enfant de l’endroit interdit et lui présenter un nouveau jouet. Comme sa pensée n’est pas suffisamment élaborée, le cerveau étant encore en pleine maturation, il ne sert à rien de faire des interventions verbales ou de punir l’enfant pour ses comportements. Celui-ci ne pourra pas comprendre la leçon ni faire le lien entre la conséquence qu’il reçoit et son comportement précédent. Au contraire, il peut se sentir abandonné et possiblement apeuré si on le punit en l’isolant seul dans sa chambre par exemple. Il ressentira beaucoup d’incompréhension et de tristesse. L’apprentissage et la découverte de l’environnement se font par le biais de l’action. Il est irréaliste de tenter d’empêcher l’enfant de manifester un tel comportement.
Dans nos prochains articles, nous continuons à vous fournir les clés d’une discipline positive et bienveillante qui respecte le stade de développement de votre enfant et qui s’applique à toutes les situations du quotidien. Routine du coucher, conflits dans la fratrie, période consacrée aux écrans, tensions aux repas… des méthodes d’intervention détaillées vous permettront de préserver en tout temps un climat harmonieux au sein de la famille. Plus confiant et mieux outillé, vous aiderez ainsi votre enfant à acquérir de l’autonomie. Vous renforcerez votre lien de complicité avec ce petit être que vous aimez tant.
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