Education

L’aide parentale efficace au travail scolaire de son enfant

La première forme d’aide parentale au travail scolaire à apporter à l’enfant, c’est de s’y intéresser. S’y intéresser, et non le surveiller ! La surveillance avilit tout ce qu’elle touche. Surveillance implique méfiance, et la méfiance provoque le mensonge. Chacun se construit selon l’image de soi qu’envoient les autres. On se rend digne de la confiance comme de la méfiance dont on est l’objet, et les enfants plus que quiconque. Ce n’est donc ni par la surveillance, ni par la menace, que l’on peut aider un enfant à travailler. Mais par un regard intéressé et ami sur ce travail. Les parents ne sont ni des juges ni des contremaîtres, mais des personnes-ressources, ce qui est notablement différent.

aide parentale en éducation

Comment se traduit l’intérêt au travail scolaire ?

L’intérêt porté au travail de l’enfant peut se traduire par des demandes d’informations. Mais, il ne s’agit pas de demander constamment à l’enfant : « Qu’est-ce que tu as fait à l’école aujourd’hui ? ». Un enfant, comme tout être humain, a un énorme besoin de jardin secret. Et surtout s’il a des parents qui exigent de tout savoir tout le temps. L’école va devenir, pour lui, la chance d’avoir enfin un tel jardin secret. S’intéresser au travail de l’enfant, c’est donc se faire expliquer par l’enfant lui-même ce qui se passe, s’il en a envie. Respecter son besoin de secret, mais rester disponible à toutes ses demandes éventuelles, comme à ses propositions de raconter, car le désir de partager son expérience d’école arrivera forcément si on ne l’a pas découragé d’avance par une aide parentale désorientée.

Une autre forme d’intérêt consiste à porter son attente non sur les notes ou résultats. Mais sur les compétences nouvelles que l’enfant acquiert, ses progrès, en posant comme évident le fait qu’il va en faire. Encore une fois, la méfiance est nocive. Il ne s’agit pas de s’inquiéter en se demandant s’il va faire des progrès, mais de trouver les moyens de faire apparaître ceux qu’il fait. Les parents aussi doivent apprendre à avoir un regard positif sur l’enfant.

Une dernière forme d’intérêt consiste à s’intéresser aux raisons pour lesquelles l’instituteur travaille comme il le fait, à essayer de comprendre sa démarche, au lieu de la juger. Et d’instaurer un dialogue fructueux vers une plus grande compréhension mutuelle. Il est tout à fait nécessaire, pour l’équilibre et la réussite de l’enfant, que celui-ci voie ses parents se rendre aux réunions organisées par l’instituteur. La conviction que les deux parties éducatives travaillent en collaboration est, pour l’enfant, le plus sûr garant de réussite.

Accompagner le travail de l’enfant

Accompagner ne signifie pas diriger. Cet accompagnement ou aide parentale ne sera profitable à l’enfant que si celui-ci le sollicite. Sinon, il sera ressenti comme une surveillance. En fait, il s’agit de proposer cet accompagnement, jamais de l’imposer. Combien d’enfants, qui ont en classe des problèmes, les voient multipliés par dix quand ils arrivent à la maison, où il s’agit de rendre des comptes qui réactualisent les cauchemars vécus en classe, avec en surprime, des punitions supplémentaires ! Est-ce que les parents croient vraiment que c’est là le moyen d’aider l’enfant à s’en sortir ?

En réalité, l’enfant a besoin qu’on le rassure, qu’on lui prouve qu’il a les moyens d’y arriver. Non qu’on lui complique la vie déjà assez compliquée ! Cela ne doit pas empêcher les parents de proposer des situations ou des jeux dont ils pensent qu’ils peuvent aider l’enfant à réussir dans la classe. Ainsi, par exemple, si l’instituteur a demandé de préparer une lecture, on sait bien que c’est par la compréhension que peut se faire une telle préparation. L’aide consiste à favoriser la construction de sens sur le texte concerné. On ne va pas se contenter de le faire lire plusieurs fois, jusqu’à ce que l’enfant en ait par-dessus la tête !

D’autre part, l’aide au travail peut très bien s’exercer en dehors du travail scolaire. Attirer l’attention de l’enfant, en jouant, sur tout ce qui est écrit. Amener l’enfant à comparer les choses écrites avec ce qu’il connaît. Aussi, cette aide peut revêtir la forme d’un apport de ressources. Une visite à la bibliothèque à la recherche d’ouvrages permettant de trouver des réponses aux problèmes posés. On voit qu’il ne s’agit pas de donner des réponses aux enfants. Mais de les aider à s’approprier des stratégies de construction du sens et des savoirs.

L’aide parentale au réapprentissage

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Ici, le travail des parents consiste essentiellement à aider l’enfant à prendre conscience lui-même de ses problèmes, de leur nature, de leurs causes. A partir du moment où les problèmes sont compris de l’enfant lui-même, les solutions seront beaucoup plus aisées à trouver, et surtout beaucoup plus efficaces. N’oublions pas que personne, en dehors de l’enfant lui-même, ne peut résoudre les problèmes d’apprentissage qu’il rencontre. Mais ceci n’est possible que si l’enfant a confiance en ses propres capacités de les résoudre. Lui permettre d’avoir ce type de confiance, telle est la tâche essentielle des parents et l’aide parentale indispensable. Ils vont l’accompagner dans l’exploration des pistes vers une amélioration des performances, sans prétendre les améliorer eux-mêmes, ou les faire améliorer par un spécialiste.

Sans doute, cela ne veut pas dire que les spécialistes sont inutiles, au contraire. Mais cela nous rappelle qu’ils peuvent aider l’enfant à comprendre ce qui lui arrive, qu’ils peuvent donner des indications sur le type de travail à faire. Mais qu’ils ne fabriqueront pas l’apprentissage à la place de l’enfant. Ici, comme dans beaucoup d’autres domaines, il n’y a pas de solutions miracles qui dispenseraient du travail personnel. Mais il faut aussi savoir que le travail personnel n’est pas une affaire de volonté ou de courage, mais dépend des conditions d’environnement de ce travail et de l’ambiance affective dans laquelle il se déroule.

Pour conclure sur l’aide parentale

On peut dire qu’aider un enfant à sortir de ses difficultés, qu’il s’agisse de lecture ou de tout autre domaine scolaire, cela veut dire en premier lieu, agir sur les conditions affectives dans lesquelles s’effectue son apprentissage. C’est-à-dire rassurer l’enfant sur ses chances de réussir :

  • Dédramatiser l’échec en faisant apparaître sa relativité. Car un enfant peut très bien ne pas savoir lire en certaines situations et être très bon lecteur en d’autres ;
  • Dépersonnaliser l’échec en rappelant que tout le monde a connu des difficultés. Réussir, c’est les avoir surmontées et non de n’en avoir pas rencontré ;
  • Et surtout aider l’enfant à s’approprier des stratégies pour y parvenir. Apprendre, ce n’est pas acquérir des contenus tout faits, c’est acquérir les moyens de les construire.

Qu’il s’agisse donc d’apprentissage ou de réapprentissage, on voit que l’aide parentale est toujours du même type : environnement affectif, aide à la construction de moyens d’action. Mais il faut d’abord avoir une représentation positive de l’enfant et une confiance active dans sa réussite.

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