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Comment donner envie de lire aux apprenants  

Avant tout, il faut savoir ce que l’on veut. Pour donner envie de lire, il est bien évident que, d’une activité qui vise à procurer un plaisir à l’enfant, on doit chasser toute préoccupation parasite. Il serait par exemple tout à fait néfaste que l’on se soucie d’évaluation. Evaluer les capacités de lecture est plus que légitime en école. Mais ne confondons pas les temps ! Si la langue écrite doit être présentée à l’école comme une source de plaisir, par sa consommation (lecture) ou par sa production (expression écrite), il serait tout à fait contradictoire qu’elle soit utilisée dans le même temps comme moyen de répression ! Que chacun réfléchisse à ce paradoxe et réexamine le statut et l’effet des punitions écrites ! Il y a certainement d’autres moyens.

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Lecture plaisir dans les activités de classe

L’une des premières idées, lorsque l’on cherche à provoquer un plaisir à travers l’activité de lecture, est de l’associer à d’autres plaisirs : musique douce, décoration agréable, installation confortable, association avec le dessin, la peinture, etc. Pourquoi pas ! Deux remarques toutefois. Si l’on ne situe le plaisir que dans l’organisation du lieu et des activités associées à la lecture, on risque au bout du compte de laisser supposer qu’il ne peut pas provenir de la lecture elle-même. Ceci serait tout à fait contraire au but recherché. D’autre part, il faut se garder des associations et transpositions qui mettraient certains enfants en difficultés malgré nous ; transformer un conte en bande dessinée par exemple n’est pas forcément source de plaisir pour un enfant qui maîtrise mal la chronologie ou le recours au dessin.

Il est donc nécessaire de chercher aussi d’autres moyens de créer des situations de plaisir. Pour les non-lecteurs, ce plaisir peut provenir de la lecture de textes courts par un enseignant. Si les enfants ont la possibilité de manipuler le livre d’origine, d’en regarder les illustrations, de retrouver divers moments du récit, l’objet livre aura des chances d’être associé pour eux au plaisir de l’écoute.

Bien entendu, c’est à l’enseignant de provoquer et d’organiser cette possibilité. Si le livre est beau, on augmentera encore nos chances. Si les parents collaborent facilement, pourquoi ne pas leur conseiller de faire la lecture le soir à leurs enfants sur des livres que l’enfant pourra retrouver en classe et exploiter avec l’enseignant ? Un des plus sûrs moyens pour donner envie de lire à un enfant est de lui présenter des livres (livres personnels, de bibliothèque de classe, d’école) dans le cadre de la transition maison-école.

La bibliothèque de classe pour donner envie de lire

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Une bonne partie des activités de lecture suggérées peut s’appuyer sur l’existence d’une bibliothèque de classe. Elle peut en effet contenir des livres utilisés pour le quart d’heure du conte. Ceux que les enfants présentent à la classe ou à d’autres classes. Quelques recommandations toutefois :

  • La bibliothèque de classe ne peut prétendre proposer un choix de livres très vaste. Ce n’est pas forcément sa vocation. Par ailleurs, si l’on veut que la présentation de livres faite par les adultes ou les enfants ait un minimum d’impact; il est probablement souhaitable de réduire le nombre de titres, mais de les acheter en trois ou quatre exemplaires.
  • Pensons au confort de lecture. Les coussins par terre, c’est peut-être très chouette. Mais un bon éclairage, c’est bien plus important ! Et puis, être bien assis sur une chaise, à bonne hauteur, devant une table; ce n’est pas forcément l’antithèse du confort en matière de lecture !
  • Est-il besoin d’insister sur la nécessité d’avoir de beaux livres ? Ceux que les familles nous prêtent ou que l’on récupère au fond des armoires peuvent peut-être permettre le démarrage d’une bibliothèque. Mais ils doivent être rapidement remplacés par des achats plus séduisants. Donner envie de lire demande aussi du contact avec de beaux livres !
  • Réfléchissons à la fréquentation de notre bibliothèque de classe. Il semble tout à fait légitime que les enfants qui le veulent puissent la fréquenter pendant leurs temps morts. Toutefois, si on se limite à cela, il est évident que les enfants les plus lents ne la fréquenteront jamais. Comme il y a fort à parier qu’il s’agit justement là de ceux qui en auraient le plus besoin. Il faut donc ménager des temps systématiques d’activités en bibliothèque.

Plaisir de lire et bibliothèque d’école

Là encore, une bonne partie des activités et des précautions évoquées ci-dessus concernent la bibliothèque d’école. Toutefois, il y a des remarques spécifiques :

  • Pensons aux possibilités d’animer la bibliothèque d’école en décloisonnement. Bien des écoles fonctionnent de cette façon pour l’histoire, la géographie, les sciences, voire le dessin ou la musique. C’est une façon commode d’organiser des « ateliers » poésie, conte, présentation de livres…
  • Pensons aussi que, dans le cadre de la liaison avec l’école maternelle, les grandes sections peuvent s’associer aux activités de bibliothèque. Il faut bien entendu, dans ce cas, en tenir compte en constituant le stock de livres.
  • pourquoi ne pas associer les élèves eux-mêmes à la gestion de la bibliothèque ? Il y a certainement là un moyen de les rendre complices, de leur permettre de s’approprier davantage l’activité de lecture.

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