Comment réussir le divorce pour l’intérêt des enfants
Puisque vous n’avez pas pu réussir le mariage, vous devez essayer pour vos enfants de réussir le divorce. L’échec de votre mariage ne doit pas condamner vos enfants au naufrage psychologique, à la névrose ou à la délinquance. Un préjugé existe à ce sujet, suivant lequel un enfant issu d’un foyer brisé est psychologiquement condamné. C’est une absurdité. Quand on entend des instituteurs ou des éducateurs dire à propos d’un enfant qui pose des problèmes : « Bien Sûr, la famille est désunie ». Comme si cela expliquait tout. On a envie de répondre à propos d’autres enfants qui ont aussi des difficultés : « Bien sûr, la famille est unie ! ».
Nombreux sont par exemple les gens qui pensent que le fait d’être issu d’un foyer désuni est une cause majeure de délinquance juvénile. Or les statistiques prouvent le contraire. Une étude portant sur 18 000 jeunes délinquants a montré que seulement un dixième des garçons et un cinquième des filles issus de familles divorcées. De quelles familles venaient donc les autres ? De foyers restés unis, mais marqués par l’échec et le malheur.
Franchir le stade émotionnel pour réussir le divorce
Souvent, comme le dit le Dr. Louise Despert « la saine chirurgie du divorce légal » est meilleure pour l’enfant que le « divorce affectif et émotionnel » qui les détruit. Débarrassez donc votre esprit des vieux mythes. Certes le divorce est pour les enfants une expérience bien triste, surtout au début. Mais avec le temps, ce qui détermine leur équilibre n’est pas le divorce en soi. Mais le degré de maturité psychologique avec lequel vous et votre ex-femme maîtrisez la situation. A mesure que se dissipe l’amertume de la séparation, vous apprendrez, si vous avez vraiment le souci de rendre vos enfants heureux, à travailler ensemble pour les élever.
Malgré le divorce, vous êtes le père et la mère et vous pouvez constituer une véritable équipe au service des enfants. Si vous adoptez cette attitude de maturité et de sagesse, vos enfants seront plus équilibrés et plus sains que ceux de bien des couples chez qui le divorce ne franchit pas le stade émotionnel. La tâche n’est pas aisée pour un père ou une mère divorcés. Vous pouvez faire appel à un spécialiste : psychologue ou conseiller conjugal. L’argent que vous dépenserez pour quelques consultations de ce genre sera peut-être le meilleur investissement que vous puissiez faire pour le bonheur de vos enfants.
En cas de remariage
Réussir le divorce inclut aussi le cas de remariage. Dans ce cas, il est fort probable que votre nouvelle femme aura elle-même des enfants. Vous aurez alors à résoudre le problème psychologique du beau-père et de la famille issue de plusieurs mariages. Il n’y a aucune raison pour qu’un beau-père ne soit pas meilleur père qu’un vrai père. Là, la situation peut être très différente si vous êtes le beau-père d’une petite fille de 2 ans. Ou si vous épousez la mère de trois garçons de 9, 11 et 14 ans. Malgré ces différences, les enfants éprouvent des sentiments qui fondamentalement sont les mêmes. Mais plus ou moins intenses, suivant le temps passé.
En fait, ce sont des sentiments complexes. Cela signifie qu’il vous faudra aller lentement dans l’établissement des rapports avec les enfants. Nombreux commettent l’erreur de trop insister. Veillez à ne pas les submerger d’attentions et de cadeaux. Ne soyez pas surpris s’ils restent réservés au début. Ils se montrent naturellement prudents. Ne vous étonnez pas s’ils commettent à votre égard des actes hostiles ou agressifs pour vous mettre à l’épreuve. Si l’enfant découvre que son hostilité se heurte à votre bonne humeur, il consentira à vous accorder son amour.
Si le vrai père n’arrivant pas à réussir le divorce, se désintéresse de ses enfants et qu’il vous permette de les adopter, votre tâche sera facilitée dans la mesure où vous n’aurez pas à lutter contre l’influence d’un autre. Mais si le père se manifeste fréquemment, la situation est différente. Dans ce cas, vous ne pourrez jamais supplanter le père naturel, n’essayez donc pas de le faire. Vos beaux-enfants sentiraient que vous voulez prendre la place de leur père, et ne vous le pardonneraient pas. A ce propos, il vaut mieux qu’ils vous appellent par votre prénom.
Réunir les enfants issus de plusieurs mariages
Votre tâche ne se limite pas à réussir le divorce, le remariage et à vous faire accepter par vos beaux-enfants. Il vous faut aussi, par des efforts communs avec votre femme, votre ex-femme, et sans doute son nouveau mari, pouvoir réunir les enfants des deux foyers pour certaines occasions, telles que le week-end et les vacances. Ce n’est pas tâche facile, à cause notamment du sentiment de jalousie que les enfants éprouvent entre eux. Là encore, le succès de ces réunions dépend dans une large mesure de la maturité et de la sagesse des quatre adultes en cause. S’ils n’ont pas surmonté les anciennes querelles, les enfants auront beaucoup de mal à s’accorder. Mais si les quatre adultes sont décidés à coopérer pour le bien des enfants; on peut avoir les enfants issus des différents mariages réunis en une même famille, apprenant à s’aimer et à s’apprécier.
Pour conclure, le divorce est pénible pour le père, pour la mère et pour les enfants quel que soit leur âge. Mais il ne faut pas qu’il soit un désastre psychologique. Suivant la façon dont vous et votre ex-femme prendrez les choses en main, vos enfants peuvent surmonter les blessures morales qu’il provoque et devenir des individus normaux, sains et heureux. Devenir le beau-père d’autres enfants est une tâche difficile qui nécessite du temps et de la patience. Mais qui peut être très enrichissante et gratifiante sur le plan moral. Vrai père, père divorcé, beau-père, voilà des rôles auxquels la société nous prépare fort peu. C’est pourquoi il faut dépenser beaucoup d’énergie pour réussir le divorce.