L’école ne détient pas toutes les clés de la réussite scolaire. Elle a, par contre la responsabilité d’évaluer cette réussite et, en cas de difficulté, de rechercher les solutions adaptées. Les difficultés scolaires peuvent provenir de l’histoire personnelle ou familiale de l’enfant, ou d’une insuffisante prise en compte de ses rythmes d’acquisition. Il faut, en effet, rappeler que tous les enfants n’apprennent pas de la même façon et que le système collectif ne facilite pas toujours le respect des différences. Tout cela conduit souvent à constater les problèmes ou les échecs sans qu’on ait pu repérer avec certitude le moment précis où ils s’étaient noués. Il serait pourtant utile que les instituteurs puissent voir les difficultés dès leur émergence et connaissent bien les différentes solutions proposables, que celles-ci se trouvent dans la classe ou hors la classe.
Il est dommage de rencontrer des enfants bien installés dans l’échec alors qu’ils auraient déjà pu tirer profit d’une solution adaptée. Est-ce réellement donner une chance, à un élève que de ne traiter ses difficultés qu’en terme de redoublement, alors qu’un passage en adaptation, lorsque les structures d’accueil le permettent, ou un conseil de consultation donné à la famille, auraient peut-être été plus utiles ?
Divers types de difficultés scolaires
L’école couvre une quantité importante d’activités. Celles-ci mettent en jeu l’ensemble des facultés des enfants. Il va donc de soi que les difficultés scolaires constatées peuvent être de tous types :
- Difficultés motrices qui risquent d’avoir des incidences en E.P.S., mais aussi en matière d’écriture, de lecture, d’habileté manuelle.
- Difficultés de repérage dans l’espace et le temps. Elles peuvent influer sur l’ensemble des apprentissages.
- Des difficultés de langage dues à une insuffisante maîtrise de la langue.
- Difficultés de prononciation que l’orthophonie peut prendre en charge.
- Difficultés de prise de parole et de communication.
- Des difficultés à accepter le groupe.
- Difficultés de concentration.
- Difficultés de memorisation.
- Celles d’enchaînement logique.
Cette énumération peut faire peur ! En fait, il ne faut pas oublier que les différentes facultés en jeu ne peuvent être toutes aussi développées chez le même individu. Heureusement, des mécanismes de compensation, de régulation, se mettent en place dans la plupart des cas. L’intérêt de cette liste est de montrer qu’en cas de difficulté, il est important de chercher quelles sont les facultés en jeu. Cela permet, dans un premier temps, de mettre en place une solution au sein de la classe.
Diverses formes d’aide
En cas de difficulté constatée, la première chose à faire est de contacter la famille. On définira avec elle ce qui pourra être fait à l’école et à la maison. Cela permettra de mieux cerner les conditions de travail de l’enfant ; sa valorisation personnelle au sein de la famille ; le statut des apprentissages à la maison ainsi que les rapports de pouvoir qui, à certains moments, sont en mesure de nuire à l’enfant. Il est important de parler de cela dans un climat de confiance sans que l’appel de l’école soit ressenti comme une demande de sanction vis à vis de l’enfant. Mais comme la recherche d’une solution plus globale à ce que l’on pourrait mettre en place uniquement à l’école.
L’aide de famille sera d’autant plus efficace que l’institution scolaire aura su suggérer les activités à mettre en place en famille avec plus de précision : volume horaire, types d’exercices, références livresques… Il est fréquent de constater qu’un simple renouveau d’intérêt porté par les parents sur le travail scolaire, peut faire repartir un enfant. Il est donc suffisant de suggérer des activités simples et de volume réduit. L’important est que la famille joue le jeu en présence de difficultés scolaires.
Dans un certain nombre de cas, il peut être utile de recueillir l’avis de l’équipe éducative. Elle comprend le directeur d’école, le ou les maîtres et les parents concernés, éventuellement le psychologue scolaire et le rééducateur, le médecin chargé du contrôle médical scolaire, l’infirmière scolaire, les personnels médicaux ou paramédicaux participant à des actions d’intégration d’enfants handicapés, les agents spécialisés des écoles maternelles. Elle est réunie par le directeur chaque fois que l’examen de la situation de l’élève l’exige. Les parents peuvent se faire accompagner ou remplacer par un représentant d’une association de parents.
Les différentes interventions en cas de difficultés scolaires
Il faut bien reconnaître que les familles des enfants les plus concernés sont souvent réticentes, voire absentes de la concertation. Les instituteurs doivent tout faire pour les responsabiliser sans pour autant leur laisser penser qu’ils les considèrent comme seuls responsables. L’école dispose d’un système médico-social plus ou moins dense selon les secteurs. En cas de difficulté avec un enfant, il est important de rechercher le dialogue avec médecins, infirmières, assistantes sociales scolaires. Ceux-ci peuvent jouer un double rôle : conseiller, dans certains cas, grâce à leur connaissance des antécédents de l’enfant. Et influer sur la famille en particulier lorsqu’il semble utile de consulter un spécialiste ou le médecin de famille. Le dispositif médico-social est en effet susceptible de repérer finement les problèmes de vue, d’audition, de motricité, de développement physique, intellectuel ou affectif. Et d’amener les parents à prendre conscience de l’importance de ces facteurs dans la réussite scolaire.
L’école peut aussi réagir avec ses propres moyens et mettre en place des systèmes de rattrapage ou de soutien. En général, on parle de rattrapage quand on reprend individuellement un enfant pour une séquence ou un type d’exercice donné. Sans pour autant changer la méthode d’apprentissage. Le terme de soutien indique plutôt que l’on fait un détour. Et ce par des activités destinées à montrer l’utilité de tel enseignement, à faire acquérir des méthodes de travail (gestion du temps, entraînement de la mémoire…).
Les adaptations pédagogiques
On parle ici principalement de pédagogie différenciée. Et ce pour tenir compte des différences de rythmes individuels. L’instituteur organise, à côté des moments de travail collectif, des temps plus individualisés. C’est le cas par exemple des moments de travail en atelier. Pendant ces moments, certains enfants sont aidés individuellement par l’instituteur alors que d’autres ont une activité autonome.
C’est le cas aussi des classes dans lesquelles les élèves travaillent par contrat. C’est-à-dire qui fixent pour la semaine avec l’instituteur un volume et des types d’activités; (exercices et entraînement en rapport avec les apprentissages collectifs, préparation d’exposés ou de dossiers, responsabilités vis-à-vis de la classe, etc.). Ce système, permet, bien entendu, de tenir compte des différences individuelles. Le travail par atelier peut être utilisé à tous les niveaux de l’école. Le travail par contrat concerne essentiellement les grandes classes. L’organisation en ateliers peut être vécue à l’échelle d’une école. On parle alors de décloisonnement. Certaines classes fonctionnent ainsi quelques heures par semaine pour permettre une meilleure prise en compte des possibilités individuelles en matière d’apprentissage de la lecture ou de l’écriture.
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