Pédagogie

Six facteurs pour la motivation des élèves

Organisons les situations de pédagogie les plus riches, les plus variées, si l’élève n’a pas envie d’apprendre, il n’apprendra rien ! La motivation des élèves est la base de tout apprentissage. Il est toujours bon de rappeler cette évidence. Si nous ne nous interrogeons pas lors de l’évaluation des processus d’apprentissage, sur les raisons de la motivation ou de son absence, notre travail sera tronqué et le choix de la stratégie et de l’outil à mettre en œuvre dans la séquence pédagogique prévue sera sans doute mauvais et inopérant.

La motivation est, dans le contexte scolaire, désir d’agir et d’apprendre. Elle peut être intrinsèque, c’est-à-dire née de l’action, ou extrinsèque, née d’une récompense extérieure. Elle diffère selon les élèves en raison de multiples combinaisons possibles des facteurs suivants :

  • Le sens que l’élève trouve à l’apprentissage.
  • L’orientation de ses intérêts à l’apprentissage.
  • Le besoin qu’il éprouve de l’effectuer.
  • Le plaisir qu’il ressent à le faire.
  • Le degré d’énergie dont il dispose pour l’entreprendre.
  • L’image de soi et des autres qu’il a intériorisée.

Il est évident qu’il y a d’autres raisons à la motivation, du domaine privé de chacun des élèves, qui restent inconnues et imprévisibles.

motivation des élèves à l'école

Le sens de l’apprentissage, premier facteur de motivation des élèves

Si un élève ne trouve pas un sens à l’apprentissage proposé, il l’effectuera avec réticence ou pas du tout. Ce sens comporte deux aspects :

  • Le sens général de l’apprentissage ou sens à long terme. Il s’agit de sa place et de son importance dans l’ensemble du travail scolaire par rapport à l’avenir de l’élève. L’apprentissage dépend fortement de la situation des familles, de leurs stratégies, des stéréotypes concernant les métiers que l’enfant pourrait exercer. Mais, surtout du degré de concordance entre les valeurs du milieu socioculturel de l’élève et celles de l’école. Certains élèves disent «À quoi ça sert que j’apprenne ceci ou cela. De toute façon, je serai chômeur!». Je pense que certaines pratiques pédagogiques différenciées reconnaissant l’individu, tels le contrat ou l’entretien d’écoute active, permettent de clarifier ce sens.
  • Le sens particulier de l’apprentissage ou sens à moyen et court terme. Il est contenu dans les buts, les objectifs et les conditions du travail à effectuer. Les théoriciens de l’apprentissage, tels que Galperine, insistent sur l’importance d’une base orientatrice donnant du sens pour que l’élève entreprenne et réussisse une tâche. Les itinéraires d’appropriation des élèves et l’explication des objectifs opératoires à atteindre participent à la prise de conscience du sens permettant ainsi d’éveiller la motivation.

L’orientation des intérêts de l’élève

Selon les étapes de leur développement biologique et psychologique, surtout à la puberté et pendant la crise de l’adolescence, les élèves ont de multiples intérêts autres que l’apprentissage et orientés vers l’extérieur de l’école. Ce qui ne les porte pas ou peu au désir d’apprendre.

institutrice motivante

Le besoin que l’élève éprouve d’effectuer l’apprentissage

Il peut faire naître le désir qui restera très variable selon le contexte familial et les relations des élèves avec leurs maîtres car il peut recouvrir:

  • Le besoin de faire plaisir à quelqu’un dont il s’est fait un modèle ou dont il a peur: parents, enseignants, camarades, animateurs, etc.
  • Le besoin d’obtenir quelque chose de gratifiant: cadeau, sympathie, reconnaissance, meilleure note, relation privilégiée, etc.
  • Enfin, le besoin ponctuel de réaliser une activité en vue d’un projet plus vaste que l’élève s’est approprié. La pédagogie de projet est, parmi les démarches de pédagogie différenciée, celle qui répond le mieux à la diversité des attitudes des élèves concernant leurs intérêts et leurs besoins.

Le plaisir ressenti à faire l’apprentissage

 Très important et essentiel puisque le plaisir est à l’origine du désir, il revêt, à l’école, plusieurs aspects :

  • le plaisir d’être acteur de l’apprentissage et non de rester passif dans une position statique.
  • le plaisir d’explorer et de découvrir par soi-même des éléments du travail demandé.
  • celui de satisfaire un goût, un intérêt, une curiosité et même une passion, grâce à la reconnaissance de son vécu et de ses besoins personnels, comme dans les pédagogies du contrat et de projet.
  • le plaisir de comprendre ce qui est dit et montré en classe, ce qui renvoie à la démarche utilisée par l’enseignant et à sa prise en compte des stades de développement opératoire de ses élèves.
  • enfin, le plaisir de mener à son terme un projet, sous forme de réalisations observables et reconnues par les autres.
la motivation des élèves en classe

Le degré d’énergie dont l’élève dispose pour entreprendre un apprentissage

Un élève surmené ne poursuivra pas longtemps une tâche même s’il le désire. Ce manque d’énergie disponible découle, bien sûr, de son état de santé et des étapes de son développement biologique. Mais aussi du fait que des emplois du temps scandaleusement longs et lourds joints à une charge de travail à effectuer à la maison hors de proportion avec ses possibilités, ne respectent pas ses rythmes de vigilance et d’activité.

L’image de soi et des autres affecte la motivation des élèves

Selon que l’image de soi, intériorisée au cours de la scolarité, sera positive ou négative, l’élève sera plus ou moins motivé pour apprendre. S’il se dévalorise en pensant qu’il est un imbécile, qu’il ne comprend pas, que de toute façon il n’a jamais rien compris, qu’il n’y arrivera jamais (des élèves disent cela avant même de regarder ce qu’ils ont à faire !), il n’aura aucune envie de travailler. L’image des autres aussi est importante dans le processus de la motivation car, si l’élève a confiance et/ou de l’affection pour les adultes à qui il a affaire, son désir peut naître ou renaître et sera conforté ou freiné selon l’attitude de ces personnes.

Toute activité pédagogique d’écoute, d’échange (techniques de travail de groupe, par exemple) et de mise en situation concrète de réussite permet de lutter contre une image de soi négative et d’enclencher une transformation, lente, sujette à des retours en arrière décevants et tristes, mais réelle, vers une image positive, moteur essentiel de l’énergie à entreprendre.

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