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L’approche constructiviste de l’apprentissage Jean Piaget

Pour certains, l’œuvre de Piaget apparaît complexe et d’un abord ardu. Celle-ci est telle qu’il est illusoire de vouloir en rendre compte entièrement en un seul article. Notre objectif consiste toutefois en une présentation relativement détaillée des éléments essentiels de l’approche constructiviste. D’abord nous définissons ce qu’est l’épistémologie génétique dans la pensée de Piaget. Ensuite nous présentons les processus de l’acquisition de la connaissance. Nous analysons enfin les stades de développement.

Comment s’élaborent les connaissances selon l’approche constructiviste ?

La question fondamentale pour une épistémologie scientifique est : comment s’accroissent les connaissances. Dans le cadre de 1’epistemologie génétique, Jean Piaget pose trois conditions pour tenter d’y répondre :

  • étudier pas à pas le développement historique réel des connaissances ;
  • procéder à une analyse logique de l’intelligence qui permette de mieux connaître les outils cognitifs dont elle dispose ;
  • étudier le développement de ces outils, là où on peut le faire en raccourci, c’est-à-dire chez 1’enfant.

En fait, Jean Piaget propose une interprétation originale en terme d’interactions et d’autorégulations du cercle Sujet Objet. Il affirme que « la connaissance ne saurait être conçu comme prédéterminée ni dans les structures internes du sujet, puisqu’elles résultent d’une construction effective et continue, ni dans les caractères préexistants de l’objet, puisqu’ils ne sont connus que grâce à la médiation nécessaire de ces structures » (Piaget, 1970). L’intérêt de l’auteur porte ainsi sur l’étude de la construction progressive des structures internes du sujet, qui médiatisent la connaissance objective des lots de l’objet.

connaissance objective

Selon Jean Piaget, toute connaissance produite par les structures internes du sujet, en interaction avec l’objet ; comporte un aspect d’élaboration nouvelle (qui n’est pas inné). Toutefois, au-delà de la variété des nouveautés possibles, les connaissances sont soumises à une organisation qui s’impose à partir des précédentes. Le point de vue piagétien sur l’élaboration des connaissances implique un sujet cogitant, un objet et ses lois à connaître, et des instruments internes d’échanges (perceptions et concepts). Les connaissances ne s’acquièrent pas par une addition d’éléments provenant de l’extérieur. Mais qu’au contraire elles s’organisent, se structurent, se construisent par une interaction du sujet connaissant et de l’objet à connaître. Deux notions essentielles à la compréhension de la construction d’une structure cognitive en développement : l’assimilation et l’accommodation.

Le processus d’adaptation

Jean Piaget postule que l’intelligence humaine s’inscrit dans le mouvement général de la vie à travers les diverses formes d’adaptation qu’elle a prises. Elle est le meilleur exemple, selon lui, de l’adaptation et de l’expression d’une tendance générale à la reconstruction interne, par variations nouvelles et intra sélections, des acquisitions instables provoquée par l’environnement. Ceci le conduit à invoquer deux grandes fonctions biologiques : l’adaptation et l’organisation.

L’adaptation résulte d’une interaction dialectique entre deux processus issus de la physiologie : l’assimilation et l’accommodation. Ceux-ci permettent de rendre compte des rapports entre la structure interne actuelle du sujet et les lois des objets rencontrés dans le milieu.

L’assimilation est le processus par lequel un objet du milieu environnant ou une réalité extérieure est appréhendé par la structure actuelle du sujet, et aussi lorsque « toute liaison nouvelle entre le sujet et un objet est intégré en un schématisme ou en une structure antérieure ». Ce processus est considéré comme la condition de toute appréhension des réalités par les schèmes ou systèmes cognitifs du sujet.

L’accommodation est le processus complémentaire par lequel la structure actuelle du sujet se modifie ou se transforme pour s’ajuster à un nouvel objet ou un nouveau milieu. Ainsi, « l’accommodation est déterminée par l’objet, tandis que l’assimilation est détermine par le sujet ». L’instrument de cette assimilation/accommodation est le schème. Le schème est une notion complexe qui rend compte de l’organisation des actions puis des opérations du sujet sous la forme de structures.

L’équilibration

Piaget invoque un facteur essentiel pour expliquer le développement cognitif : l’équilibration ou coordination générale des actions. Celles-ci sont conçues comme un processus qui, passant par des phases de déséquilibre, puis de rééquilibration ; conduit à certains états d’équilibre des structures. Le processus de transformation de la connaissance se met en place quand les nouveaux objets résistent à l’assimilation et qu’une accommodation est nécessaire. Ce processus génère l’équilibration. Grâce à l’action conjointe de ces deux phénomènes ; l’organisme s’adapte à son milieu et réalise ainsi progressivement son équilibre selon l’approche constructiviste.

Le processus d’équilibration, jusqu’à ce qu’il atteigne l’aboutissement final d’un état stable vers l’âge de 15 ans, demeure toujours éphémère entre le milieu d’une part et les structures cognitives du sujet. L’organisme est toujours à la poursuite d’une adaptation meilleure, c.à.d. d’un meilleur équilibre.

approche constructiviste

Les stades de développement dans l’approche constructiviste

Piaget définit des périodes de développement qu’il subdivise en stades durant lesquels l’enfant parachève des séquences d’activités spécifiques ; des structures originales dont la construction différencie un stade du précédent.

  • Le stade sensori-moteur (0 à 24 mois) : exercice des réflexes ; coordination des moyens et des buts ; découverte de moyens nouveaux ; invention de moyens nouveaux.
  • Le stade préopératoire (de 2 à 7 ans) : le symbolique ; l’intuitif
  • Le stade opératoire (7 à 11 ans) : opérations concrètes (sérier, classer, dénombrer, etc.) ; réversibilité (x est mon frère – je suis le frère de x)
  • Le stade des opérations formelles (11 à 15 ans) : élaboration des formes verbales qui expriment les opérations concrètes ; opérations logiques (l’implication, l’exclusion, la disjonction) ; niveau d’abstraction élevé

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