L’attention facteur de l’efficience cognitive
L’attention est certainement un des processus psychologiques les plus familiers de la vie quotidienne. Mais si l’on s’interroge sur les conséquences d’une faute d’inattention, comme dans le cas d’une faute de calcul mental, ou d’un diagnostic de trouble déficitaire de l’attention (TDA), il faut alors analyser plus en profondeur la nature du phénomène d’inattention. Il faut expliquer le pourquoi et le comment de ses manifestations et parvenir à les contrôler. La démarche devient alors scientifique. Elle recourt à l’observation et à l’expérimentation.
Certes, l’étude scientifique connaît aujourd’hui une ampleur inégalée. Deux raisons paraissent pouvoir en rendre compte :
- La première est liée au progrès de la psychologie cognitive. Celle-ci est en mesure d’offrir, sous la forme de modèle, un corpus de savoirs consistant sur un grand nombre d’activités psychologiques (processus perceptifs visuels et auditifs, processus mnésiques, processus langagiers, raisonnement, apprentissage et acquisition). Ces connaissances ouvrent de nouveaux champs de recherche. Les processus attentionnels sont de ceux-ci.
- La seconde est liée à la pression des transformations économiques et sociales sur la recherche scientifique pour atteindre le comportement optimal.
Qu’est-ce que l’attention ?
Dans le langage courant, ce mot renvoie à diverses formes d’activités mentales. Les psychologues 1’utilisent également dans les contextes différentiels. L’attention peut référer à une forme de concentration sur une tache mentale qui consiste à sélectionner certains types de stimuli perceptifs et d’exclure ceux qui peuvent interférer dans le processus de traitement. Par exemple, au cours d’un examen écrit, votre attention se concentre sur les stimuli visuels des feuilles d’examen, les autres informations sensorielles étant exclu. Elle peut aussi se rapporter à une attitude préparatoire en vue d’informations nouvelles à traiter. Ainsi, il convient d’être attentif à l’annonce d’un message important. Elle peut encore consister à retenir d’un seul message parmi plusieurs reçus simultanément. C’est le cas lorsqu’on s’efforce de parler avec quelqu’un dans une assemblée bruyante.
Nous adoptons une définition globale qui puisse s’appliquer à tous ces cas de figure. Plus précisément, l’attention est une concentration de notre activité mentale. En général l’attention est considérée comme l’ensemble des processus psychologiques permettant à l’individu de se préparer à l’action à entreprendre. Sélectionner des informations particulières et de les traiter de manière approfondie. William James, psychologue américain, en a donné une définition devenue classique. « L’attention est la prise de possession par l’esprit, sous une forme claire et vive, d’un objet ou d’une suite de pensées parmi plusieurs qui semblent possibles […] Elle implique le retrait de certains objets afin de traiter plus efficacement les autres ».
Quel est son rôle ?
L’attention est un facteur de l’efficience cognitive, qu’il s’agisse de percevoir, de mémoriser ou de résoudre des problèmes. Les ressources attentionnelles dont dispose un enfant, dépendent des caractéristiques qui lui sont propres et de la situation dans laquelle il se trouve.
Les investigations sur le processus de l’attention ont avancé deux hypothèses :
- Hypothèse du canal unique de traitement. La première hypothèse en psychologie cognitive fut celle de décrire le traitement de l’information comme affectée à un canal unique. Donc plusieurs informations ne pouvaient être traitées à la fois.
- Hypothèse de ressources cognitives. On distingue des processus attentionnels automatiques et des processus attentionnels conscients et contrôlés. La détection automatique opère en parallèle. Plusieurs éléments se traitent simultanément. La prospection contrôlée opère en série. Chaque élément est traité successivement.
Quels sont les types d’attention ?
L’attention doit être analysée car elle recouvre plusieurs capacités différentes. Ce qui rend son approche difficile.
L’attention est intensité dans les cas suivants :
- Alerte : beaucoup d’expériences demandent au sujet de surveiller par exemple une aiguille d’horloge susceptible à n’importe quel moment d’accélérer peu de temps ;
- Vigilance : il s’agit d’un état de préparation dans lequel le sujet doit rester mobilisé, prêt à employer toute son attention ;
- Attention soutenue : il s’agit de définir les causes des fluctuations de l’attention dans une période d’assez longue durée.
L’attention est sélectivité dans les cas suivants :
- Attention sélective : Elle peut prendre deux formes : Soit elle va se focaliser de manière sélective sur la cible. On peut alors penser que le traitement des distracteurs se bloque. Soit on va observer une inhibition intentionnelle du distracteur. C’est le postulat selon lequel pour que le traitement d’une cible soit pertinent, il faut au préalable inhiber les distracteurs, supprimer les sources d’interférences.
- Attention partagée : Le problème des ressources attentionnelles se trouve posé lorsque le sujet se trouve confronté à plusieurs sources d’information qu’il doit traiter simultanément, qu’il a à traiter plusieurs tâches en même temps, éventuellement en alternant leur réalisation. On parle alors de partage, de division de l’attention.