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La conscience interculturelle critères et perspectives

L’individu se trouve être à la base de la langue et de la culture. C’est lui qui produit la culture et la langue. Il exerce une influence directe sur leur évolution et sur leur utilisation. En outre, l’historique de la langue et de la culture exerce également une influence sur l’homme. Celui-ci est élevé au sein d’une société parmi des personnes qui vont lui inculquer des modèles collectifs, des valeurs, des attitudes déterminées par le statut ou le contexte social. La construction de l’identité collective se fait donc au contact des personnes évoluant dans la même culture. Mais également au moyen d’éléments externes à la culture maternelle, notamment par les contacts avec d’autres environnements culturels. Il existe, ainsi, un ensemble très vaste de données qui ont toutes un rôle spécifique à jouer et qui de par leur connexion les unes aux autres forment la conscience interculturelle.

C’est à partir d’une perspective multidimensionnelle que nous devons envisager l’approche culturelle dans l’enseignement des langues-cultures. Il est, par conséquent, essentiel, de concevoir une approche interculturelle qui prenne en compte la perspective du sujet culturel-apprenant. Lequel aura à entretenir des relations avec les membres de la culture étrangère. En fait, la langue occupe une place trop importante dans la culture pour se reléguer à une simple fonction instrumentaliste. En tant que pratique sociale, elle se marque de traits culturels. Et, corollairement, directement liée aux individus. En tant que moyen d’expression culturelle, elle a une fonction explicative, descriptive, interprétative, et comporte implicitement et explicitement des références culturelles.

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La compétence interculturelle

L’apprentissage d’une culture étrangère ne saurait se passer des facteurs inhérents à la culture étrangère que sont principalement les membres de la culture étrangère et de la culture maternelle, la langue étrangère et maternelle, les réalités socioculturelles. Ces trois points constituent de vastes domaines qui s’interpénètrent les uns aux autres selon leur contexte d’apparition. Il est essentiel, dans un but didactique, de traduire ces données en différents objectifs d’apprentissage tout en effectuant une sélection rigoureuse en fonction des finalités de l’enseignement. La démarche d’apprentissage choisie s’oriente en fonction du domaine culturel linguistico-culturel, socioculturel ou interculturel. Les contenus sont sélectionnés d’après les besoins des apprenants; d’après la fréquence et l’importance des points de contacts culturels. Mais aussi d’après le rôle social que les apprenants auront à tenir avec les natifs de la culture étrangère.

En effet, la compétence interculturelle constitue l’objectif ultime de l’apprentissage. Elle ne peut être évaluée qu’au contact de l’apprenant avec la culture étrangère. Toutes les capacités ne pourront être soumises à une évaluation. L’évaluation d’une culture n’est pas concevable, par exemple, quand celle-ci vise une meilleure connaissance des représentants de cette culture ou une meilleure compréhension entre les membres de la culture maternelle et de la culture étrangère. C’est par le contact que l’apprenant aura la possibilité de vérifier s’il a acquis une conscience interculturelle. L’évaluation de l’apprentissage doit porter sur la capacité de l’apprenant à gérer sa relation avec la culture étrangère. Quant aux savoirs relevant de faits socioculturels, ces derniers ne constituent pas un ensemble de savoirs à acquérir; mais une aide, un moyen d’accès à la compréhension.

Critères pour une meilleure conscience interculturelle

Toute réflexion culturelle porte sur les caractéristiques de la culture étrangère et de la culture maternelle. L’apprentissage doit mettre en scène des capacités d’interprétation qui, seuls, permettent l’accès à la reconnaissance, la compréhension et la production interculturelle. Il est nécessaire que les apprenants puissent travailler à partir de la perception de soi et de l’autre. Ainsi que de leurs points de vue; lesquels pourront être restitués, relativisés ou corrigés. Il s’agit, par exemple, de montrer le dissimulé derrière certaines affirmations apparemment anodines. Car renvoyant à un contexte partagé ou implicite. Il peut être aussi question de prendre du recul face à des a priori culturels. Le principal étant de mettre en lumière les raisons des différents possibles interprétatifs. Il est donc question de démarches allant vers la découverte de l’Autre et vers la connaissance de soi.

L’apprentissage pédagogique de la conscience interculturelle est synonyme d’implications langagières, comportementales et organisationnelles, d’engagement personnel dans « le dire » et dans « le faire ». Les apprenants, qu’ils aient à développer des savoirs ou des savoir-faire, doivent travailler de façon active et coopérative en abordant un certain nombre de stratégies d’apprentissage. Et ne sauraient adopter une attitude passive, réceptive et assimilatrice de données informatives, comme c’est souvent le cas en classe de langue lorsque on aborde des données culturelles.

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Supports pour travailler la conscience interculturelle

Ces supports sont à élaborer par les apprenants d’après les tâches qu’ils auront à réaliser. On peut également les constituer de documents authentiques sélectionnés selon les activités proposées. Pour l’étude des conversations, les documents écrits sont lacunaires, car ils n’intègrent pas la dimension para-verbale du langage. Dans le cas d’une analyse socioculturelle, dans laquelle le cadre situationnel joue un rôle primordial, la vidéo plus appropriée qu’un corpus de textes. Mieux vaut utiliser des documents qui renseignent sur le caractère culturel présent dans la langue, la communication, les comportements usuels, les usages sociaux. Mais aussi tous ceux qui révèlent des convergences culturelles. Ainsi, il est possible qu’un même support puisse donner lieu à des objectifs et des contenus d’apprentissage divers. C’est pour cette raison qu’une place privilégiée est à accorder aux interviews, pratiques quotidiennes, rituels, discours, publicités, etc…

Enfin, il serait souhaitable de proposer des activités culturelles par la participation de personnes étrangères dans le groupe-classe. En outre, leur présence pourrait donner lieu à l’enregistrement de conversations entre les participants qui amèneraient lieu ultérieurement à des activités pédagogiques dans le cadre d’activités sur la conscience interculturelle.

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