Pédagogie

L’équipe pédagogique et le décloisonnement

La législation conseille aux maîtres du cycle moyen d’une même école d’établir en commun une programmation. Au sein de l’équipe pédagogique doit s’établir une concertation sur les objectifs propres à chaque cycle. Alors, comment expliquer que cette notion d’équipe pédagogique ne soit devenue réalité que dans de trop rares établissements.

Explications possibles de cette réticence :

  • le manque de formation des maîtres au travail en équipe ;
  • la complexité de la répartition des rôles et tâches au sein de l’équipe ;
  • le poids des habitudes ;
  • les difficultés relationnelles qui croissent avec le nombre de classes et la diversité des enseignants ;
  • la croyance absolue en l’unicité des maîtres dont l’isolement constitue parfois une protection, un mode de défense ;
  • le manque de disponibilité, plus manifeste peut-être avec la féminisation, d’une fraction importante du personnel enseignant.
équipe pédagogique

Pour toutes ces raisons, la formation et le fonctionnement d’une équipe pédagogique sont d’une gestion complexe. Sa création doit répondre à des besoins individuels ou collectifs. Par exemple, nécessité, en géographie, de répartir harmonieusement le programme entre les deux cours moyens, de revoir les sujets d’étude en histoire, de réfléchir sur l’élaboration d’une grille d’évaluation pour telle ou telle discipline. Sa mise en place implique donc l’existence d’une concertation approfondie fondée sur le volontariat d’enseignants engagés dans une activité pédagogique commune. Son fonctionnement est assuré si l’équipe élabore un projet pédagogique. C’est-à-dire :

  • il définit des objectifs clairs, précis, réalistes ;
  • se dote de moyens didactiques : démarches, contenus, concertation, information, temps de synthèse et de réajustement ;
  • se donne les moyens matériels d’y parvenir ;
  • il prévoit des temps et des processus d’évaluation. Ce projet a d’autant plus de chance d’aboutir que ses participants se sont assurés de l’adéquation entre les buts poursuivis et les moyens dont ils disposent.

En absence d’équipe pédagogique, le décloisonnement

La réalité nous enseigne que la dynamique repose sur une communauté d’intérêts entre les membres et sur l’engagement ou l’investissement d’une ou plusieurs personnes jouant le rôle d’animateurs. Ces équipes pédagogiques se révèlent efficientes pour la mise en œuvre de la pédagogie différenciée parce que, de la diversité des individualités, naît une indéniable richesse. Il n’est pas nécessaire d’attendre l’unanimité de tous les maîtres pour oser se lancer dans cette expérience novatrice.

En l’absence d’équipe pédagogique constituée autour d’un projet global, on rencontre de plus en plus d’expériences réunissant tous les collègues d’une même école ou tout le moins. Certains d’entre eux autour de projets communs et très divers. En fait, il s’agit de « décloisonnement », qui voit éclater la structure fermée de la classe pour une nouvelle organisation, avec redistribution des élèves dans des groupes de travail confiés à des maîtres acceptant de participer au projet pédagogique élaboré en commun. Ces pratiques se sont développées avec l’hétérogénéité croissante des classes et avec le souci d’optimaliser l’enseignement en tirant parti des compétences de chaque enseignant. Pour pallier cette hétérogénéité, l’équipe des maîtres organise, sur une partie du temps scolaire un décloisonnement en :

  • groupes de niveau pour l’apprentissage des disciplines instrumentales ;
  • équipes pour les activités dites d’éveil auxquelles s’ajoutent les activités de création (poésie, théâtre) ;
  • ateliers pour les disciplines artistiques ou manuelles ou en éducation physique et sportive.

Le décloisonnement en ateliers est actuellement la forme la plus répandue. De nombreuses techniques sont proposées au choix des enfants. Mais un système de rotation doit leur permettre d’avoir accès à tout. Toutes ces formes de décloisonnement ont toutefois un point commun. Elles maintiennent la structure de l’organisation pédagogique.

mémoire visuelle

La préparation du travail de l’équipe

Elle est primordiale. On peut la concevoir en quatre parties :

  • le choix du contenu adapté aux objectifs annoncés tient compte du niveau réel des élèves. Il prend la forme d’une étude systématique ou d’une étude favorisant l’activité de l’élève dans son unité et donc sa continuité.
  • le choix des moyens. Tous les enseignants de l’équipe pédagogique savent bien que le détail le plus ténu peut engendrer gêne et perte de temps. Il faut donc s’attacher à prévoir, vérifier, mettre en place le matériel adapté en fonction des types d’intervention. De même, il n’est pas inopportun de rappeler combien l’utilisation des panneaux d’affichage permet d’alléger l’effort mental des enfants et d’utiliser les ressources de la mémoire visuelle.
  • l’enchaînement du travail. L’équipe en prévoit les différents moments et veille à leur juste articulation par un cheminement méthodique. Elle s’attache, en particulier, à prévoir les questions pour relancer l’intérêt et éviter la dispersion.
  • Choix des exercices de contrôle. Les exercices d’application, rapides suivent immédiatement le travail en équipes et en constituent alors la phase de fixation. Ils permettent de repérer immédiatement si l’objectif fixé a été atteint. Et, dans le cas contraire, de revenir sur la partie non assimilée.

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