Enfance

La séparation d’avec la famille, quelles conséquences ?

Il est possible pour un enfant, vers 6 ans, d’être séparé momentanément de sa famille. Le cas se présente par exemple lors d’un séjour en classe de neige, de mer ou de nature . Cette séparation momentanée est en quelque sorte collective puisque tous les enfants de la même classe partent ensemble et avec leur instituteur. Celle-ci n’a pas de conséquences profondes sur l’affectivité et ne provoque habituellement pas de souffrance. Au contraire, elle offre à l’enfant l’occasion de faire preuve d’autonomie et de sens social. Seuls quelques enfants fragiles, dépendants, en faisant pipi au lit ou en versant des larmes furtives le soir au coucher, montrent que le changement de vie a troublé leur affectivité. En fait, ils n’étaient pas encore prêts à supporter cette séparation d’avec la famille.

séparation d’avec la famille

Les risques de la séparation

Pendant les premières années de sa vie, la séparation prolongée est préjudiciable au développement affectif de l’enfant. Du point de vue psychologique, Ce dernier le sent comme un abandon. L’enfant en éprouve une solitude affective. Ses effets se manifesteront non seulement à brève échéance, mais aussi à plus long terme. Parmi les conséquences lointaines, on peut citer : la recherche excessive de marques d’affection auprès des autres (revendication affective), la résignation passive, l’agressivité destinée à éprouver les personnes et, bien entendu, obtenir en retour leur agressivité comme si l’enfant cherchait à se prouver à lui-même qu’aucune relation affective n’est possible. Il entreprend toutes sortes de mécanismes de compensation plus ou moins appropriés pour contrebalancer cet « abandonnisme » et obtenir des satisfactions dans d’autres domaines.

Le sentiment d’abandon

L’enfant peut se sentir abandonné à n’importe quel âge avant 10 ans lors de séparations vécues pour divers motifs. D’ailleurs, certains parents sont en désaccord conjugal. Ils pensent que « maintenant que sa petite enfance est terminée », l’enfant a moins besoin de leur présence et qu’ils peuvent divorcer. D’autres considèrent que l’âge de l’obligation scolaire étant atteint, ils ont avantage à mettre leur enfant en pension afin qu’il bénéficie d’une bonne scolarité, d’un suivi dans ses études et que son caractère se forme. D’autres encore, avant leur départ à l’étranger par exemple, confient souvent à grands frais, leur garçonnet ou leur fillette à un home d’enfants où celui-ci aura une vie quasi familiale ainsi que des sports et des loisirs organisés.

Ces situations et d’autres également, imposées par les circonstances (éloignement du lieu où se trouve l’école et mise en pension de l’enfant chez des proches parents ou chez les grands-parents, etc.) sont toutes traumatisantes pour l’enfant et provoquent une fêlure du « Moi ».

sentiment d’abondon

Doit-on préparer toute séparation inévitable ?

Les parents doivent le savoir et éviter ces ruptures d’avec le milieu familial. Les psychologues estiment qu’en cas d’hospitalisation, il vaut mieux admettre la maman à rester auprès de son enfant à l’hôpital. En effet, de plus en plus aujourd’hui, on remplace le placement en internat spécialisé pour l’enfant en difficulté d’adaptation par une aide apportée par des équipes ré-éducatives directement dans le milieu de vie. Cela montre bien l’importance du milieu familial. Les conséquences de la séparation sont néfastes à ces âges fragiles où la personnalité se construit. Lorsque la séparation est inévitable, la famille doit préparer son enfant de façon très progressive. Les parents seront rassurants. Ils s’efforceront de raisonner leur petit et d’être psychologiquement plus proches encore de lui dans cette épreuve.

La séparation, préférable après les 10 ans

Après 10 ans, les parents peuvent envisager la séparation et avec moins de dommages. En fait, les défenses du « Moi » sont établies et l’enfant en comprend la nécessité. Des réactions d’inquiétude, de frustration ou d’agressivité sont toujours à craindre. A aucun âge de l’enfance la séparation d’avec la famille n’est indifférente. Mais, les nouveaux intérêts de l’enfant et la présence des petits camarades rendent la séparation moins pénible. Toutefois, on ne doit la présenter ni comme une punition, ni comme un rejet. Aussi, on ne doit l’associer à aucune culpabilité. C’est pourquoi les parents doivent bien réfléchir avant de se séparer de leur enfant. Ils comprendront, en termes d’affectivité profondément perturbée, ses réactions actuelles lorsqu’une séparation antérieure est intervenue.

La présence des parents, l’atout pour retrouver l’équilibre

Quand on repense à ce qu’était l’enfant et qu’on le revoit maintenant petit écolier, on est frappé par tous les progrès qu’il a accomplis. Mais on mesure aussi combien la recherche d’un nouvel équilibre est une entreprise difficile et combien la présence sécurisante des parents est nécessaire pour aider l’enfant à vouloir, à choisir, à s’intégrer parmi ses camarades. Un enfant de 6 ans a beau se montrer sûr de lui en s’opposant à sa mère qui veut le faire lire comme la maîtresse ne lui a pas appris. Il veut bien agir avec tout son corps ses sentiments et ses pensées. Il aime aussi vous montrer qu’il est capable de déchiffrer une phrase écrite ou qu’il désire être le premier partout. Mais, il est le plus malheureux des enfants quand il ne peut pas participer aux activités des autres ou qu’il ne se sent pas pareil à eux.

la présence des parents

Quelques conseils

Quelques conseils guideront l’action de parents avec leur enfant de 6 ans, cet âge de fragilité organique et psychologique, et d’entrée à l’école :

– Ne considérez pas votre enfant uniquement comme un écolier et ne le jugez pas en fonction de ses résultats à l’école. Le bonheur ne se mesure pas seulement en termes de réussite scolaire.

-Ne forcez pas l’enfant à apprendre quelque chose tant qu’il n’est pas mûr pour cet apprentissage. L’intelligence est une fonction naturelle qui se développe suivant les lois de la maturation. Si les incitations précoces sont très importantes, encore faut-il qu’elles soient bien adaptées au niveau de l’enfant auquel on s’adresse.

– Sollicitez son goût du travail : l’activité donne du plaisir à l’enfant.

– Tirez parti des ressources personnelles de votre enfant pour l’orienter vers des réalisations qui lui assureront son équilibre psychologique.

– Enfin, facilitez-lui cependant sa vie scolaire qui correspond à 6 heures de sa journée. Les circonstances affectives que vous lui offrirez détermineront beaucoup son avenir.

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