Enfance

La timidité et la bouderie chez le petit écolier

On doit tous savoir que pour un enfant de 6 ans, toute particularité physique comme le fait d’être plus petit ou plus grand que les autres, avoir un accent différent, ou ne pas être habillé comme les autres, singularise l’enfant aux yeux de ses camarades, l’expose à leurs brimades et entraîne une insécurité sociale que l’on retrouvera plus tard à l’origine de troubles de l’adaptation scolaire. Vous rendrez un grand service à votre enfant en l’envoyant à l’école habillé, coiffé, comme les autres, avec un cartable semblable au leur, même si la mode actuelle vous paraît peu rationnelle ou vous déplaît. Il ne faut pas prendre le risque de faire naître la timidité et la bouderie chez le petit écolier à un âge où s’amorce la préparation à la sociabilité et où l’enfant, tout en ne sachant pas encore jouer ou travailler efficacement avec plus d’un camarade à la fois, a bien besoin des autres pour exprimer sa propre individualité.

La timidité

Il peut arriver cependant, indépendamment de tels facteurs accidentels, qu’un enfant de 6 ans soit timide en milieu scolaire. Sa timidité vient alors de ce qu’il redoute le jugement du maître et des camarades, et même ressent leur seule présence comme une menace, qu’il a peur de les rebuter et d’être rebuté par eux, qu’il se sous-estime lui-même. Dans certaines timidités de cet âge, l’enfant devient réellement malade en présence d’autrui et se désorganise chaque fois qu’on l’interroge, qu’il doit lire ou parler devant quelqu’un. Vous le voyez perdre toute contenance motrice et psychique: il rougit, pâlit, se tord les mains, se ronge les ongles et finit par passer pour stupide, ce qui le rend encore plus malheureux. Les parents d’un enfant timide doivent d’abord s’interroger s’ils sont, eux-mêmes, timides. Un père ou une mère timide qui remarque chez son enfant cette sensibilité au regard d’autrui, se reconnait en lui, le souligne et l’aggrave en localisant le processus d’identification sur cette inhibition. D’autre part, en présentant aux autres l’enfant comme un timide, il le fixe dans son trouble. En effet, l’enfant qui s’entend dire qu’il ressemble à tel ou tel membre de sa famille, qu’il a le même caractère que son papa ou sa maman, en conclut que son comportement est « tracé » d’avance et qu’il n’y a rien à faire pour s’en débarrasser.

un écolier timide

Comment aider l’enfant timide ?

Au contraire, si la première fois que votre enfant accomplit sans timidité un acte quelconque, vous relevez cette expérience, Sa croyance à la fatalité de sa timidité s’ébranle, et vous lui redonnez confiance en lui-même. En favorisant la répétition d’expériences de cet ordre et en approuvant leur succès vous l’encouragerez à oser, à sortir de cette attitude acquise qu’est en fait une timidité. Engagez donc votre petit écolier timide à aller faire quelques commissions faciles dans le quartier : acheter le journal, le pain… Ce sont de tels actes simples mais répétés qui progressivement, font reculer la timidité. Expliquez également à l’enfant le rôle du maître, montrez-lui que son jugement ne constitue pas une menace. Ne développez pas autour de sa personne une atmosphère de crainte. Par ailleurs, facilitez ses contacts avec un camarade de son âge, afin que celui-ci l’aide à s’intégrer parmi les autres élèves de la classe. Ménagez des rencontres avec les autres membres adultes de la famille : oncles, tantes, cousins, en faisant en sorte que votre enfant se sente aussi à l’aise chez eux que chez lui : l’habitude de milieux de vie différents du milieu familial donne à l’enfant de 6 ans une certaine souplesse d’adaptation qui facilite l’intégration à n’importe quel groupe et au groupe scolaire en particulier.

Enfin, ne parlez plus de cette timidité devant l’enfant car plus vous en parlez et plus vous vous en inquiétez, plus il s’en inquiètera et plus cette inquiétude le paralysera. Toutefois si ces procédés n’aboutissent pas à une amélioration et si le mutisme de l’enfant s’installe de façon chronique en milieu scolaire, consultez le psychologue de l’école qui en cherchera des causes plus lointaines et proposera l’action psychothérapique indispensable pour établir le contact verbal avec l’enfant.

La bouderie

La bouderie, comme la timidité, est un trouble de la sociabilité qui se manifeste par un silence de dépit, en milieu scolaire et plus particulièrement dans les relations avec les camarades au cours des jeux. La moindre remarque d’un camarade, quelquefois le plus anodin reproche du maître, placent l’enfant dans une situation qu’il n’arrive pas à assumer et le voilà qui se met à bouder. Cet enfant qui boude, c’est souvent le petit de 6 ans que les plus grands taquinent sur sa tenue ou ses manières et qui ne sait pas encore jouer en groupe. Il n’est pas encore sorti de son égocentrisme et ne parvient pas à assimiler les règles du jeu collectif. Ses jeux à lui restent des jeux de prouesses.

Les grands se rebellent devant son irrespect des règles et le petit se sent offensé. Il croit qu’il a raison et est vexé que les autres ne le reconnaissent pas. En général, la bouderie cesse spontanément quand l’enfant en a assez de se sentir exclu ou isolé. Mais, il peut aussi se faire qu’elle persiste et laisse l’enfant malheureux.

la bouderie et la timidité

Que faire pour régresser cette bouderie ?

Si votre enfant a tendance à bouder, demandez-vous s’il ne joue pas trop souvent avec des plus grands, par exemple avec les camarades de ses frères et sœurs plus âgés, qu’il veut égaler et qui l’asservissent, même sans méchanceté, et s’il a de bonnes relations avec ses frères et sœurs aînés, à cette époque où leur attitude est importante pour le développement de la sociabilité du plus jeune. Cette forme de repli sur soi peut être aussi une conséquence de l’insécurité et de la fragilité émotionnelle.

L’enfant qui boude se croit incompris et a du mal à s’adapter aux circonstances qui ne répondent pas à ses désirs. Vous contribuerez à faire régresser la bouderie chez votre enfant en lui demandant quelques petits services, en lui confiant un travail qu’il accomplira avec vous et pendant lequel il exprimera ce qu’il éprouve. Mais attention, évitez que votre comportement habituel ne le privilégie par rapport à ses frères et sœurs, et n’en fasse un enfant gâté. Celui-ci se servirait ensuite de ses privilèges pour devenir revendicateur envers le maître, autoritaire à l’égard de ses frères et sœurs, et orgueilleux en face de ses camarades, tous obstacles à son apprentissage des rapports sociaux.

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