Le courant linguistique et ses différentes approches
Le courant linguistique regroupe des approches ou méthodes centrées sur la nature de la langue, comme la méthode situationnelle ou l’approche communicative. Quelles sont leurs caractéristiques et quelles contributions ont-elles apportées au domaine de la compréhension ?
La méthode situationnelle
Cette méthode est utilisée aujourd’hui pour l’enseignement de l’anglais langue étrangère. L’approche, qui s’insère dans le cadre du structuralisme linguistique britannique, met l’accent sur l’oral et sur la structure syntaxique considérée comme le cœur même de la langue orale. De façon plus concrète, on utilise les structures syntaxiques orales en situation. Situation qui ne renvoie pas à un critère de sélection du contenu à présenter. Mais à un mode de pratique des structures orales, à l’aide d’images, de gestes, d’objets, etc. Par ailleurs, la formation d’habitudes, d’automatismes est essentielle à l’apprentissage de la langue étrangère. A cet effet, on utilise des techniques comme la répétition et les exercices structuraux. Au début d’apprentissage, le rôle de l’apprenant se borne à écouter et à répéter ce que dit l’enseignant. En d’autres mots, l’écoute (même s’il ne s’agit pas vraiment d’apprendre à comprendre) est une étape obligée avant la production.
En définitive, l’approche situationnelle est le résultat d’un amalgame entre une constatation linguistique (une langue composée d’un ensemble de structures). Et une explication psycholinguistique dérivée d’une conception béhavioriste (l’apprentissage d’une langue exige l’acquisition d’un nouveau système d’habitudes). Certes, la priorité est accordée à l’oral. Mais tout se passe en excluant la dimension cognitive du langage. C’est un modèle d’apprentissage remis en cause par plusieurs linguistes.
L’approche communicative
Les origines de l’approche communicative s’expliquent par la remise en question de certains principes de l’approche situationnelle. Plusieurs travaux vont conduire à repenser la didactique des langues en la faisant reposer sur le principe selon lequel la langue est un instrument de communication et surtout d’interaction sociale. Dans cette perspective, savoir communiquer signifierait préparer l’apprenant aux échanges avec des locuteurs natifs. Par exemple pouvoir interpréter la signification d’énoncés par rapport à la situation de communication. Il ne suffit donc plus de connaître les aspects spécifiquement linguistiques (sons, structures, lexique, etc.) d’une langue étrangère pour communiquer efficacement. Il faut aussi en connaître les règles d’emploi.
Les contenus à enseigner, en favorisant les documents authentiques, doivent être déterminés en fonction des besoins des apprenants et non plus selon un ensemble de structures linguistiques. Les concepteurs de matériel pédagogique suggèrent que les activités soient nombreuses et variées. Et ce en favorisant l’expression libre, les échanges, le besoin réel de savoir, la rétroaction, etc. Il s’agit de rendre l’apprenant actif dans la négociation du sens et en grande partie responsable de son apprentissage.
On ne corrige plus de manière intempestive la moindre faute. L’erreur est inévitable, puisque l’apprenant construit un système préalable qui s’appuierait, d’après les recherches récentes, à la fois sur la langue maternelle et sur les possibilités de saisie des formes de la langue cible. À cet égard, faut-il voir la polémique concernant l’influence de la langue maternelle dans l’acquisition des langues étrangères.
Influences sur le courant linguistique
Avec l’approche communicative, nous pouvons suivre l’avancée progressive et la mise à l’épreuve de différentes idées. Comme par exemple le rôle actif de l’apprenant dans sa quête de communication réelle, la langue vue comme un instrument d’interaction sociale, etc. Réflexions qui ne sont pas sans incidences sur l’orientation actuelle de la didactique des langues. Et, par ricochet, sur les remises en question qui sont à la source des changements dans le domaine de la compréhension orale et du courant linguistique où l’apprenant devient un communicateur, un partenaire dans la négociation du sens ou du message communiqué.