Le parcours d’apprentissage de la langue maternelle
Pour beaucoup de personnes, le langage commence avec les premiers mots, c’est-à-dire vers la fin de la première année. Or, les mois qui précèdent sont riches d’apprentissages et de communications tout à fait essentiels dans la suite du développement langagier. Avant même de venir au monde, les enfants ont déjà des capacités à identifier certaines caractéristiques de la langue. De la discrimination des phonèmes de la langue chez le fœtus à la maîtrise de la lecture et de l’écriture, le parcours d’apprentissage de l’enfant pour découvrir sa langue maternelle et ses usages est à la fois complexe et relativement bref.
Un parcours bref mais complexe
C’est un parcours complexe, parce qu’il interagit avec les autres aspects du développement (intellectuel, affectif, social, moteur, etc.). Aussi, parce qu’il nécessite un dispositif neurophysiologique extrêmement sophistiqué. Une mobilisation quasi continue des capacités de traitement de l’information, notamment verbale. Un environnement humain à l’écoute, prêt à encourager et à stimuler les découvertes de l’enfant. Et enfin un désir de communiquer, de traduire des pensées en mots et de connaître les pensées d’autrui. parcours d’apprentissage
Mais c’est aussi un parcours relativement bref. Puisqu’en cinq ou six ans, l’enfant apprend à maîtriser les bases de sa langue orale. Et avec trois ou quatre années de plus, il est généralement capable d’utiliser l’écrit, au moins de façon élémentaire. C’est, somme toute, assez peu, comparativement à d’autres capacités (maîtriser une seconde langue, comprendre, produire, etc.). Certes, l’acquisition ne s’arrête pas là, du moins faut-il le souhaiter. En fait, la maîtrise du langage, c’est aussi la connaissance de certains vocabulaires techniques, lors des études ou en milieu professionnel. C’est apprendre à jouer avec les mots, dans l’humour, l’ironie ou la poésie. C’est encore l’art d’argumenter à l’oral et à l’écrit, celui de convaincre ou de faire rêver… parcours d’apprentissage
Le parcours d’apprentissage est fait d’oscillations
Les connaissances disponibles sur cette activité spécifiquement humaine se sont considérablement développées au cours des vingt dernières années. Que ce soit sur les capacités précoces des bébés ou les approches cognitives de la lecture par exemple. Aussi la formation permanente des éducateurs, des enseignants et des thérapeutes dans ce domaine est-elle de la plus grande importance.
Toutefois, il n’en reste pas moins bien des zones d’ombre qui n’ont pu encore être levées. Que ce soit par des simulations dans le domaine de l’intelligence artificielle, les travaux de la neuropsychologie ou le développement des théories, observations et expérimentations des psychologues. Les prochaines années devraient y contribuer et relativiser peut-être certaines interprétations actuelles, comme dans tout domaine scientifique. D’ici là, rappelons-nous que la complexité des conduites langagières et de leurs dysfonctionnements ne saurait être réduite à des explications univoques. parcours d’apprentissage
Rappelons-nous également que le développement n’est pas un parcours linéaire. Et qu’il est fait d’oscillations. Il y a des régressions ponctuelles tant que les acquis non encore stabilisés. Soyons attentifs aux difficultés des enfants, dans ce domaine comme dans les autres, mais laissons-leur le temps de devenir grands…
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