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Les pratiques enseignantes garantes de compréhension en lecture

Avant de vous citer quelques pratiques enseignantes prometteuses, on se propose au début de cet article de vous présenter ce qui a été constaté. En effet, la lecture de textes, ou plus précisément la compréhension en lecture, constitue encore aujourd’hui un moyen privilégié pour accéder aux connaissances et pour fonctionner adéquatement dans les sociétés. Savoir lire, traiter et analyser l’information de façon à comprendre la réalité et à prendre des décisions éclairées sont des compétences cruciales pour se trouver un emploi satisfaisant, exercer sa citoyenneté, accéder aux productions culturelles et les apprécier. Bref, pour pouvoir bénéficier d’une bonne qualité de vie. Conséquemment, on exige des élèves l’atteinte d’un niveau de lecture toujours plus élevé.

Pour être considéré compétent en lecture, il ne suffit pas de décoder les symboles de la langue écrite. Il faut être capable de comprendre différents types de textes. De réagir à ces textes et d’utiliser avec efficacité les informations qu’ils présentent. Quoique le décodage demeure une composante essentielle de la lecture pour arriver à identifier les mots. La compréhension et tous les processus cognitifs et métacognitifs qui la sous-tendent est essentielle car elle permet de dégager le sens des mots et des phrases lus. La compréhension constitue donc le but ultime de la lecture.

compréhension en lecture

Un vrai problème de compréhension en lecture

Il existe un écart important entre l’habileté à lire qui relève du décodage des mots. Et le niveau général de compréhension de l’ensemble des mots lus. Malheureusement, les statistiques démontrent que 25% des élèves en fin du primaire n’ont pas encore atteint le niveau de compétence en lecture pour accéder au secondaire. Et que 52% des élèves décrocheurs ont des échecs en français. Au secondaire plus spécifiquement, les élèves sont nombreux à présenter des difficultés importantes de compréhension en lecture. Particulièrement en ce qui a trait aux textes narratifs. De même, un nombre important d’élèves parviennent difficilement à construire des connaissances à partir de leurs lectures. Et cela quel que soit le type de textes donnés à lire.

Tout en étant capables de décoder sans problème les signes écrits que sont les lettres pour les sonoriser. Un grand nombre d’élèves du primaire mais aussi du secondaire peuvent donc être décrits comme de mauvais compreneurs. Parce qu’ils n’arrivent pas à donner du sens à l’écrit et à s’approprier le contenu proposé. À cet égard, les difficultés de compréhension en lecture relèvent principalement d’une faible capacité des jeunes lecteurs à faire le rappel des idées principales d’un texte. À inférer des informations, à relier les nouvelles informations à leurs connaissances antérieures. Et à gérer leur compréhension pendant l’acte de lire. Il semble donc que les difficultés de certains élèves en lecture s’associent à une mauvaise utilisation de stratégies de lecture essentielles pour faciliter la compréhension des textes.

Les pratiques enseignantes prometteuses pour y réagir

Au cours des dernières années, différentes pratiques pédagogiques susceptibles de faciliter la maîtrise de la compétence à lire mises en lumière dans bon nombre de recherches. Entre autres, la nécessité de proposer un contexte signifiant d’enseignement et d’apprentissage de la lecture. (par exemple en multipliant les occasions de lecture, les intentions de lecture et les types de textes) reconnue par les auteurs des ouvrages qui proposent une synthèse des recherches et des récents modèles élaborés dans le domaine de lecture.

Parallèlement, l’importance de faire de la classe de lecture un lieu d’apprentissage des stratégies nécessaires à la compréhension de textes divers est aussi de plus en plus prise en compte. À cet égard, il apparaît que les stratégies cognitives (ex : survoler le texte, sélectionner les informations importantes, prédire et anticiper). Et métacognitives (évaluer et gérer sa compréhension) doivent être au cœur de classe de lecture et l’enseignement de la compréhension.

Divers modèles d’enseignement de la lecture sont dominants dans la littérature. Chacun de ceux-ci proposant des modalités d’enseignement structurées et explicites de stratégies données. Certains se démarquent davantage dans la littérature récente. Particulièrement parce que plusieurs recherches s’y sont intéressées afin d’en illustrer les effets bénéfiques sur la réussite en compréhension en lecture au primaire comme au secondaire. C’est le cas notamment de l’enseignement explicite qui propose un modèle d’enseignement. Dans lequel l’enseignant définit et précise l’utilité des stratégies, explicite ce qui se passe dans la tête d’un lecteur accompli. Et accompagne les élèves vers la maîtrise des stratégies et leur application. C’est aussi le cas de l’enseignement réciproque qui propose quant à lui un modèle d’enseignement des stratégies davantage tourné vers le travail en petits groupes, l’étayage et la promotion des interactions entre les pairs.

Les pratiques enseignantes en lecture

Les pratiques enseignantes réelles ou déclarées

Parallèlement à cet intérêt quant à l’identification des avenues pédagogiques prometteuses en matière d’enseignement de la compréhension. Un certain nombre d’autres études se sont consacrées à la connaissance des pratiques réelles ou déclarées des enseignants. Pour un grand nombre de chercheurs qui se sont intéressés à ces pratiques en contexte d’enseignement de la compréhension. Le constat est le suivant. Les réflexions théoriques en matière de compréhension en lecture ne semblent trouver qu’un faible écho dans les pratiques réelles ou déclarées des enseignants.

En ce qui a trait à l’enseignement primaire, on a démontré que l’enseignement des stratégies de lecture. Pour développer la compréhension, demeure l’exception plutôt que la règle dans la pratique réelle des enseignants. S’intéressant à l’enseignement au secondaire, on a mis en évidence que la compréhension en lecture importe. Dans le discours des enseignants, à moins de la moitié de ceux-ci. S’intéressant au contexte de l’enseignement de la lecture au secondaire, on avance que les stratégies de compréhension très peu maîtrisées. Notamment :

  • prédire le contenu,
  • chercher la forme d’un texte,
  • faire réagir à la forme d’un texte,
  • faire la critique d’un texte,
  • expliciter les difficultés…

Pour récapituler concernant les pratiques enseignantes réelles, il semble que les enseignants ne réussissent pas à expliquer les stratégies et leur utilité pour améliorer la compréhension des textes. En conséquence, ils ne modélisent pas leur application devant les élèves. D’ailleurs, les enseignants déclarent équiper leurs élèves de stratégies en vue de développer leur compétence à comprendre le discours écrit. Toutefois, il semble évident que certaines pratiques. Notamment celles liées à l’enseignement de stratégies métacognitives et à l’enseignement réciproque sont délaissées par plus de la moitié des enseignants. Ainsi, des améliorations sont souhaitables afin d’améliorer la compétence des élèves.

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