Le temps extrascolaire pour une prise en charge plus efficace
Améliorer la prise en charge des enfants pendant le temps extrascolaire apparaît bien comme une urgence absolue. Les quartiers y gagneraient en tranquillité et l’école en sérénité, donc en efficacité. En effet, on parle de deux temps qu’on aurait mieux à faire dans le cadre de projets d’aménagement du temps. D’une part, le temps périscolaire qui englobe les périodes qui entourent le temps scolaire et pendant lesquelles l’encadrement des enfants est aléatoire, et souvent payant quand il est organisé. D’autre part, le temps extrascolaire qui comprend tous les jours pendant lesquels les enfants n’ont pas école. Ces temps sont, en principe, ceux de la famille. Mais, là encore, les situations extrêmement contrastées selon les moyens dont disposent les parents, leur culture, leur activité professionnelle, le quartier ou le village de résidence…
En fait, La prise en charge va d’une organisation presque permanente du temps de l’enfant qui frôle le surmenage. Jusqu’à une liberté totale qui confine parfois à une forme d’abandon. En particulier dans les zones sensibles ou dans les zones d’éducation prioritaires. Mais pas seulement dans ces zones, c’est le moment de la vie des groupes. Mais aussi celui de la constitution des bandes avec toutes les dérives possibles, et cela dès le plus jeune âge.
Prise en charge du temps périscolaire
La prise en charge des enfants pendant le temps périscolaire doit être améliorée là où cela est utile. Mise en place là où elle ne l’est pas si elle est nécessaire et tendre vers la gratuité. Les locaux scolaires dont toutes les ressources peuvent être exploitées (cour de récréation, bibliothèque, salle d’informatique, salle de jeux de l’école maternelle…) peuvent accueillir les enfants, cette décision étant de la compétence du conseil d’école. La présence d’enseignants est à renforcer afin que ce temps prolonge dans de bonnes conditions l’activité des classes. Des formules attractives sont sans doute à imaginer. Une réelle rémunération en fonction des heures effectuées. Ou, mieux, une diminution du service d’enseignement sous forme d’une décharge partielle pour celui qui accepterait de s’investir dans la coordination des activités. Cette charge pouvant être tournante d’une année à l’autre à l’intérieur de l’équipe pédagogique.
Dans ce temps-là, il ne s’agit surtout pas de refaire l’école après l’école, même si les enfants doivent pouvoir trouver un interlocuteur disponible et compétent pour répondre à leurs besoins et à leurs interrogations sur le travail scolaire. Les enfants de l’école primaire ont besoin de repos. Les locaux de l’école sont à aménager pour permettre ces moments-là. Ils ont besoin de jeux libres, d’activités d’expression, de lectures libres, de découvertes culturelles… Des activités mêlant les âges et favorisant des prises de responsabilité croissantes des enfants au fur et à mesure qu’ils grandissent seraient particulièrement bénéfiques pour l’éducation à la citoyenneté.
Ce temps périscolaire devrait par ailleurs permettre aux enfants de rencontrer librement infirmières scolaires et assistantes sociales, lors de permanences de ces personnels. L’encadrement de qualité à garantir sans pour autant très spécialisé. Les aides-éducateurs constituent une ressource qu’il serait intéressant d’intégrer à la mise en œuvre du dispositif d’aménagement du temps.
Mobilisation du temps extrascolaire
La mobilisation doit se faire aussi, et surtout, sur la question du temps extrascolaire. C’est là qu’on gagne à fédérer toutes les énergies et toutes les compétences. État, collectivités locales, associations, afin d’offrir aux jeunes des activités propres à les intéresser. C’est sur ce temps-là que les enfants qui ne peuvent y avoir accès dans leur milieu découvrent et pratiquent des activités sportives, culturelles, technologiques, artistiques… hors de toute perspective scolaire. C’est-à-dire sans programme et sans évaluation.
Il serait sans doute judicieux d’évaluer les ressources en personnes compétentes qui interviennent déjà dans l’école et parfois abusivement. De procéder localement à une expertise précise des besoins réels des écoles. Et, en limitant au maximum le nombre des intervenants extérieurs sur le temps scolaire, de leur demander de prendre en charge les enfants en dehors du temps scolaire.
Dans ce domaine encore, les enseignants pourraient souvent jouer, s’ils le souhaitent, un rôle de coordination de l’activité des intervenants. Dont un certain nombre à former à l’encadrement des jeunes enfants par des-institutions bien rodées à ce type d’activité.
Pour conclure…
Le projet d’école (ou le projet de la zone d’éducation prioritaire, ou le projet du secteur) doit prévoir l’organisation de la journée. Et fonder le choix des activités à offrir aux enfants dans le cadre du temps périscolaire et du temps extrascolaire. Les professionnels de l’éducation sont en bonne place pour effectuer le diagnostic des besoins majeurs. Les partenaires de l’école (parents et élus) ont des droits légitimes à apporter une contribution à cette analyse et aux propositions. Les familles doivent toutes être informées des propositions d’activités et des règles selon lesquelles elles sont organisées. L’accès devrait tendre à la gratuité pour les familles défavorisées. L’école ainsi complétée est elle-même un lieu de vie et un lieu de rencontres tout en restant un lieu de travail.