Enfance

L’enfant de 5 ans à l’école maternelle (1ère partie)

Bienheureux anniversaire qui met fin aux années de fébrilité et d’interrogations! Parents et enfants vont désormais refaire alliance et trouver à vivre ensemble bien des motifs de satisfaction. Durant ces années, l’enfant a fait de nombreuses expériences, souvent à ses dépens, qui l’ont rendu plus posé, plus mûr. Il vous écoute maintenant jusqu’au bout et vous répond avec le plus profond sérieux. Il marche à vos côtés et dialogue à la manière d’une grande personne, s’arrête, commente l’événement et en tire des conclusions. Vous pouvez lui confier des commissions, ou lui demander un service, il s’exécutera avec la précision d’un répondeur automatique et l’assurance, sans forfanterie, d’un expert.

institutrice, enfant en train de lire

En paix avec lui-même, attaché à son propre sexe, en harmonie avec l’Univers, capable d’exercer une action efficace sur les choses et d’en apprécier les résultats, l’enfant de 5 ans a tout pour être heureux.

Comportement des parents

Il a des parents qui le comprennent, car il est direct dans l’expression de son affectivité : on sait où il désire aller et ce qu’il pense. Il est logique avec lui-même et sa pensée concrète est davantage accessible aux autres.

Il entretient de bons rapports avec ses frères et sœurs, car il a compris que ses parents aiment autant chacun de leurs enfants, que le bébé nouveau- né ne l’a pas lésé mais grandi, et qu’en étant conciliant en fratrie, il éprouvait beaucoup de joie.

Il a des petits amis, qu’il adore recevoir chez lui, à qui il veut faire partager la chaleur de son foyer et connaître sa maman. Il évolue dans un monde d’objets familiers et de coins de prédilection auxquels il est très attaché et qu’il retrouve à l’instar de vieux amis, au retour des vacances.

A 5 ans, l’enfant se plaît dans l’habituel, le connu ; l’insolite et la nouveauté le déconcertent. Il n’est plus curieux de tout comme l’an dernier et s’il demande encore à ses parents de le renseigner, c’est pour être plus conforme aux exigences de la société et de la culture. Il sait ce qu’il peut faire et ce qui est interdit ou hors de ses moyens. En un mot, tout se passe à 5 ans comme si les forces bouillonnantes de la croissance marquaient une pause pour laisser aux connaissances acquises le loisir de s’organiser solidement.

La santé et le développement physique

L’enfant de 5 ans jouit en général d’une excellente santé, si l’on excepte les petites maladies qu’il rapporte de l’école maternelle : la rougeole, les oreillons, la coqueluche, et quelques troubles digestifs souvent consécutifs à un repas trop vite avalé de crainte d’arriver en retard en classe.

Les garçons, cette année, pèsent en moyenne 17,800 kg et mesurent 108,4 cm ; les filles, 17,200 kg, et 107,3 cm.

enfant en train de jouer devant son institutrice

La motricité globale

Sur le plan de la motricité globale, l’enfant de 5 ans est beaucoup plus calme qu’à 4 ans, ses gestes sont plus courts et mieux ajustés. Une impression d’équilibre se dégage de sa jeune personne. Il parvient à se maintenir dans un espace assez étroit (à 4 ans, il lui fallait de grands espaces) et à mouvoir chacun de ses membres indépendamment des autres. Il saute sans difficulté d’un pied sur l’autre ce qui l’autorise à participer au jeu de la marelle avec les aînés ; mais là, il n’en a pas encore assimilé les règles et les subtilités.

Il ne paraît plus, comme à 4 ans, être partout à la fois et on peut à cet égard, se tromper sur son activité réelle, erreur facile à commettre lorsqu’on connait sa réticence devant les nouveautés.

Cependant, si l’on observe de plus près le comportement d’un « 5 ans », on est frappé par son efficience : efficience quant à la réalisation de la tâche correctement menée jusqu’à son terme, et efficience quant à la méthode. L’enfant accomplit de moins en moins de gestes inutiles, d’où moins de fatigue et plus de rapidité.

Regardez-le pédaler sur son tricycle et se faufiler au milieu des passants sur le trottoir, s’essayer à la trottinette ou même glisser sur le toboggan -ce qui est fortement déconseillé, étant donné le danger que présente cet engin et les nombreux accidents d’enfants qui lui sont dus – et même emprunter un des patins à roulettes de son grand frère pour éprouver son sens de l’équilibre ! Regardez aussi avec quelle aisance votre fillette, qui vient peut-être de prendre ses premiers cours de danse classique, suit la mesure, marche, saute, valse, tient ses bras, joue un personnage!

Les épreuves pour apprécier l’âge moteur

Au contrôle de l’âge moteur, l’enfant de 5 ans réussit normalement les opérations ci-après :

-Se tenir 10 secondes sur la pointe des pieds, les yeux ouverts, les jambes serrées, pieds réunis, les talons et les pointes se touchant, les bras le long du corps.

-Les yeux bandés, toucher le bout de son nez avec l’index de la main droite, et ensuite avec celui de la main gauche.

-Sauter, à pieds joints, par-dessus une corde tendue à 20 cm du sol, sans prendre de l’élan, les jambes fléchies au niveau du genou.

-Boutonner aussi vite que possible six boutons de 15 mm de diamètre.

-Décrire, dans l’espace, des circonférences égales des deux côtés, avec les index des deux mains, les bras étant étendus latéralement à l’horizontale.

La motricité fine

La motricité fine s’est aussi améliorée en partie grâce aux travaux de l’école maternelle. L’enfant découpe avec beaucoup plus d’habileté et peut suivre des contours sinueux, même si quelques coups de ciseaux anarchiques persistent encore çà et là. Les modèles qu’il confectionne, en pâte à modeler, sont reconnaissables et correspondent à l’intention de leur jeune auteur : ils ne se transforment plus en cours d’exécution au gré d’une ressemblance fortuite, ou de la remarque d’un petit camarade.

Lorsqu’il colorie sur de petites surfaces, avec des couleurs douces, l’enfant de 5 ans essaie de faire preuve de minutie et de sens esthétique. Il ne dépasse presque plus les contours, il se tient plutôt au centre du dessin quitte à laisser du blanc sur les bords. Par contre, lorsqu’il utilise des couleurs franches -à cet âge le rouge, le bleu, le jaune sont les tons qu’il affectionne- sur de grandes surfaces, il appuie largement son tracé et dépasse, car son attention est de courte durée et le contrôle s’affaiblit en proportion de l’effort. C’est pourquoi, à 5 ans, les pinceaux et la peinture sont préférables aux crayons de couleur ou aux feutres qui fatiguent davantage la main. Les bonshommes, qu’il dessine maintenant ont un tronc, mais les jambes et les bras ne sont pas encore en double trait.

Trouble affectif

Quelquefois, les cinq doigts sont ajoutés aux mains car, à 5 ans, on sait compter jusqu’à cinq! Plus que n’en demandent les tests, qui considèrent le comptage de quatre objets comme épreuve représentative de cet âge ! La façon du dessin montre le niveau de maturité motrice, intellectuelle et affective, ainsi que des difficultés éventuellement liées à la construction de son schéma corporel, c’est-à-dire à l’expérience qu’il a de son propre corps.

Toute perturbation dans cette représentation -qui constitue une image du « Moi » de l’enfant- peut mettre sur la voie d’un trouble affectif, surtout lorsque la Graphomotricité, par ailleurs, est bonne et que l’enfant n’est pas instable. Toutefois, une interprétation fondée sur ce type d’épreuve doit être laissée à des spécialistes qui insèrent les tests de dessin dans l’examen psychologique de l’enfant. En effet, les fluctuations de l’attention, à 5 ans, sont encore telles qu’il suffit de peu de chose pour fausser le diagnostic.

Consultez le reste dans « L’enfant de 5 ans à l’école maternelle (2ème partie)« 

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