Pédagogie

Les approches pédagogiques des classes de langues étrangères

Avant de commencer, Il est important de différencier la didactique qui porte sur les méthodes ou pratiques d’enseignement de la pédagogie qui porte sur l’éducation ou l’action éducative. Les approches pédagogiques sont apparues à l’Antiquité et ont progressé durant l’entière évolution de ce domaine de la didactique. La méthode traditionnelle en langues étrangères se base sur une relation pédagogique accentuée et uni-vectorielle. Le maître transmet un savoir à son apprenant. Il est estimé que connaître une langue, c’est connaître les codes linguistiques du professeur. Étant donné que l’objectif premier visé est la connaissance du code de la langue, les exercices de grammaire et de vocabulaire privilégiés. Nous retrouvons du matériel reprenant des listes de mots à étudier et des règles de grammaire contraignantes se basant sur une norme référentielle.

L’objectif premier est de connaître la langue écrite, et non orale. Les exercices basés, comme le nom de la méthode l’indique, sur des traductions de textes. Le matériel idéal pour cette méthode comprend des manuels ou recueils de textes (même des œuvres entières) ainsi qu’une grammaire et des dictionnaires bilingues. Le recours à la langue maternelle de l’apprenant est également très fréquent. Cette méthode est bien une pédagogie du modèle où l’élève fait ses exercices en reprenant des exemples sous la surveillance de son enseignant. Il n’est pas question ici de communication orale. Les langues ne sont pas apprises dans un but communicationnel. À la fin du 19e siècle, plusieurs propositions faites quant à une remise en question du système d’apprentissage des langues.

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L’approche directe faisant suite aux approches pédagogiques traditionnelles

Cette méthode a été créée pour pallier un manque important des méthodes traditionnelles : le besoin de communication immédiate. Le procédé est simple. Enseigner aux apprenants les formulations dont ils ont besoin dans une situation donnée. C’est de la sorte que les enseignants vont procéder : apprendre aux élèves des formulations afin de pouvoir répondre dans une situation d’immédiateté. Le but est donc de faire parler la langue et non parler de la langue. On met l’accent sur le besoin communicationnel de l’élève. L’oral donc largement sollicité par l’enseignant. Souvent, les apprenants auront des compréhensions orales sans aide de l’écrit afin de se focaliser sur la compréhension et sur la prononciation des mots.

Dans un premier temps, les élèves doivent saisir la valeur sémantique d’un énoncé. Ces phrases placées dans des contextes familiers pour l’élève afin qu’il puisse comprendre au mieux l’énoncé dans son contexte. Le développement métalinguistique vient dans un deuxième temps que nous qualifierons d’analyse grammaticale. La recherche de la règle vient donc après la compréhension de l’énoncé. Afin d’assurer la compréhension de l’élève, le professeur a à sa disposition trucs et astuces divers et variés : le mime, la gestuelle, les images, etc.

L’apprenant ensuite invité à replacer les formulations apprises dans des contextes similaires. Cette méthode aura un succès certain au début du 20e siècle et se retrouvera même dans les programmes scolaires de l’époque. L’idée de se centrer sur les besoins de l’élève nous rappelle bien entendu les valeurs de l’École active à la même époque. Après la mise en place de cette approche, des études menées concernant ces procédés didactiques et les résultats furent concluants. Des progrès observés auprès des apprenants ainsi que parmi les enseignants.

L’approche audio-orale

L’importance de l’oral sera mise en avant par les chercheurs en linguistique et donnera de la valeur à cette approche aux yeux des experts. On retrouve bien entendu certains éléments de l’approche directe. Il s’agit ici de mettre en avant certains éléments linguistiques et ensuite de déterminer à quelle situation de vie ils appartiennent. Deux concepts sont particulièrement chers à cette méthode. La situation qui va ancrer le point linguistique choisi et la structure linguistique (un modèle de construction de phrase repris par l’élève). Les exercices basés sur la répétition. Ce sont des exercices inscrits dans une logique de répétition. Mais également dans un souci de réutilisation ultérieure de la matière dans un autre contexte.

Les critiques de cette méthode ne vont pas tarder à se faire sentir. Alors que certains y voient une théorie fonctionnaliste. Et ne souhaiterons pas développer une étude des langues dans un but purement fonctionnel, d’autres rejettent l’approche proposée. Car les résultats sur les apprenants sont à long terme mitigés. (effets immédiats positifs, mais épuisement de l’intérêt des élèves par des exercices répétitifs, peu motivants et coupés de la réalité).

L’approche audiovisuelle

Pour tout ce qui précède, les approches pédagogiques audiovisuelles apparaissent. Les technologies se sont améliorées. Le coût du matériel a diminué tout en offrant une meilleure qualité aux apprenants et aux enseignants. Ceci a permis aux écoles de faire entrer dans les classes un tout nouveau matériel. Les méthodes audiovisuelles sont le résultat d’un mélange de deux mouvements de recherche. D’une part l’union entre le son et le visuel. Il n’est pas question ici d’une simple association, mais d’une réelle fusion afin que les activités se construisent autour du matériel, et non l’inverse.

Il est également essentiel de noter que le visuel dont nous parlons dans ces méthodes ne se limite pas à l’image, mais peut s’étendre aux graphiques, aux cartes, aux tableaux, aux schémas, etc. Le procédé de construction des leçons s’établira dans un souci de progression logique. Les matières enseignées dans un ordre cohérent afin d’arriver à un savoir déterminé. D’autre part, la présence métalinguistique occupe également une place importante.

Des listes reprenant du vocabulaire et de la grammaire créées afin de fournir aux apprenants des formules fréquentes de la langue étudiée. Les éléments présents dans ces listes premièrement sélectionnés suivant leur fréquence d’utilisation dans la langue, et deuxièmement selon leur usage concernant une thématique choisie. Le but premier recherché par cette méthode est la communication dans un espace social. Mais l’apprentissage peut prendre diverses formes : étude par cœur, individuelle ou en groupe, en classe ou chez soi, par des jeux de rôles, etc. Le principe est d’exploiter la langue dans des contextes donnés.

L’apport du visuel est important, car il permet à des apprenants ayant une mémoire de type visuelle et non auditive d’améliorer leurs compétences et leur apprentissage.

L’approche communicative

Cette méthode est une révolution dans l’apprentissage des langues. Car les leçons entièrement basées sur le besoin de communication des apprenants. L’important est de savoir comment utiliser la langue dans un système donné et non connaître le système linguistique de la langue. Cette méthode demande aux enseignants de ne plus se focaliser uniquement sur la langue. Mais d’enseigner également la culture ainsi que les coutumes de la langue qu’ils étudient. De ce fait, les apprenants peuvent apprendre la langue plus efficacement, car ils la comprennent dans son ensemble. Rien n’empêche d’aborder les différentes cultures de la langue en classe afin d’ouvrir l’horizon réflexif de l’élève.

Il existe quatre grandes lignes directrices à cette approche : un retour au sens avec une grammaire notionnelle. Une des approches pédagogiques les moins répétitives avec moins d’exercices formels. La centration sur l’apprenant. Enfin des aspects sociaux et pragmatiques de la communication novateurs, puisque ce ne sont pas des savoirs. Mais des savoirs-faire pris directement comme objectif de la leçon.

La grande différence avec les approches précédentes, c’est que l’apprentissage ici envisagé sous un angle de communication sociale. Un autre élément essentiel est la recherche de l’authenticité dans le matériel fourni aux élèves. Le souhait est de créer une classe où la communication établie autant vraisemblable que possible. Les compétences à acquérir clairement définies et connues des apprenants. La place de l’élève se modifie également ; il devient plus autonome dans son apprentissage, plus conscient de l’effort à fournir et des raisons derrière les exercices. L’acquisition de savoir-être et savoir-faire gagne le terrain des savoirs.

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L’approche actionnelle, parmi les approches pédagogiques les plus modernes

Cette approche reprend, comme les autres avant elle, ce qui a fonctionné dans les autres méthodes et approches pédagogiques et améliore son contenu. Mais aussi la perspective communicationnelle de l’approche communicative. La langue est également considérée comme un facteur essentiel dans la majorité des tâches sociales. Dans les grandes lignes, nous pouvons la définir comme un projet que les élèves doivent mener à bien. Et à travers lequel ils vont apprendre des éléments linguistiques leur permettant de développer une compétence communicationnelle forte. Sa création a suivi un constat alarmant dans certaines classes de langue : la démotivation croissante des élèves. Les didacticiens se sont alors penchés sur le projet d’une nouvelle approche. Ceci allierait les compétences de l’approche communicative, tout en ancrant les élèves dans une réalité plus consistante.

Le terme action utilisé par la méthode actionnelle nous rappelle bien entendu les méthodes actives. Il s’agit ici d’agir en langue cible (celle d’apprentissage). Afin de créer un espace de travail propice au développement des compétences langagières de l’élève. L’action perçue comme collective. C’est le groupe-classe qui se lance dans un projet. L’apport de cet élément dans la vie de l’élève est qu’il apprend à devenir un acteur citoyen. Des débats et réunions organisés ; tout le monde prend part au projet.

Le travail à deux ou en groupe privilégié au travail individuel. Cela nécessite une organisation relativement précise. Et la création d’un ensemble de principes suivies par tous (professeur comme élèves). Le premier est de s’impliquer dans la recherche d’information de façon active. Les professeurs vont éventuellement se baser sur l’apprentissage par situation-problèmes. Le deuxième élément est d’instaurer un climat d’immersion linguistique dans la classe. Un troisième élément essentiel est de faire prendre conscience aux élèves qu’ils doivent prendre en main leur apprentissage.

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