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Les cinq causes de l’inadaptation chez l’enfant

Avant d’aborder ce sujet, il convient de souligner que les notions d’adaptation et d’inadaptation sont relatives et reflètent les résultats tels que nous les voyons de l’apprentissage dans une série d’environnements. L’orientation générale du développement dans l’une ou l’autre de ces directions est la résultante de nombreuses interactions. L’environnement familial et scolaire suscite chez l’enfant un comportement qui, lui-même, provoque une réaction de son entourage. Le comportement ou la réaction peuvent être inadaptés. Puisque l’inadaptation est acquise de cette manière, il devrait être possible de modifier ou même de changer radicalement un comportement en modifiant la réaction de l’entourage et les pressions qui le provoquent.

inadaptation de l'enfant

Les situations qui peuvent provoquer l’inadaptation

Il y a peut-être des situations qui, sans distorsion préalable du développement, peuvent provoquer, d’une manière spectaculaire, une inadaptation. La mort subite d’un parent aimé, la naissance d’un frère ou d’une sœur. Des scènes de violence entre adultes peuvent, si elles surviennent à un moment critique du développement psychologique et sans que l’enfant soit à même de les interpréter de manière appropriée, provoquer des troubles graves de l’affectivité, qui deviennent immédiatement apparents et ont dos répercussions par la suite. Les effets de ces chocs, l’inadaptation durable qu’ils peuvent entraîner dépendent beaucoup. Toutefois, des réactions d’autres personnages importants parents, enfants plus âgés, enseignants. Il s’agit, en fait, d’un processus interactif qui imprime certaines réponses et en élimine d’autres.

L’effort d’adaptation exigé de l’enfant peut être excessif parce qu’il n’a pas encore atteint le degré de maturité voulu. Ou parce qu’il est, à ce moment-là, trop fragile sur le plan affectif. Au lieu de progresser en intégrant de nouveaux comportements qui soient acceptables, il peut régresser à un stade antérieur et s’y bloquer. Ou élaborer des techniques efficaces dans l’immédiat, mais inadaptées à terme.

La succession des stimulations

Chaque fois qu’on est confronté à une situation difficile, qu’on subit un choc, on est tenté de se replier sur une forme de comportement qui a donné auparavant de bons résultats. Le développement normal se caractérise, en fait, par une succession de progrès et de reculs. Très comparable au mouvement des vagues à marée montante. L’important est que les intégrations nouvelles et adaptatives soient et restent prépondérantes. Les facultés d’adaptation varient énormément suivant les individus. Un même événement peut être traumatisant pour un enfant et être accueilli par un autre avec une relative sérénité. La vulnérabilité individuelle aux chocs affectifs fortement influencée par des facteurs constitutionnels. Par tout ce qui s’est passé depuis la naissance, par les circonstances immédiates, par l’interprétation que l’enfant finit par retenir de l’événement en question. Et par la sensibilité, l’intuition, le savoir-faire des adultes qui jouent un rôle important dans sa vie.

Il est donc rare qu’on puisse rapporter l‘inadaptation à un seul incident déterminé. Même si un événement particulier (par exemple, l’entrée à l’école) peut avoir provoqué une cristallisation ou avoir donné naissance à un ensemble d’appréhensions, d’attitudes et d’attentes qui produiront ultérieurement un comportement déviant. Le plus souvent, l’inadaptation s’accentue lentement avec le temps.

L’inadéquation entre le possible et le demandé

Pour ces enfants, l’inadéquation entre les possibilités de l’individu et les demandes de la société devient perceptible. Les parents qui se disputent continuellement et les menaces que représentent pour la sécurité de l’enfant offrent un exemple d’environnement perturbant. Les parents qui souvent avec amour s’accordent pour exiger de l’enfant. Par exemple, des comportements, une façon de se tenir à table, des habitudes de tranquillité et d’ordre qui sont bien au-delà de ses possibilités, entrent dans la sur demande. Normal que le premier de ces enfants se sente angoissé. Et s’accroche à sa mère dans l’espoir de mieux garantir sa sécurité ou qu’il devienne à l’école ouvertement agressif. Et que le second manque de confiance en lui, soit obsessionnellement conformiste ou devienne agressif et méchant.

Si la situation qui provoque ces réactions dure, le conflit peut s’intensifier en s’intériorisant. Occuper une place permanente dans son inconscient et avoir des répercussions sur sa personnalité. Il trouve des moyens de faire face et de s’adapter qui réduisent la tension immédiate. Mais qui -même quand la situation qui a déclenché ces mécanismes n’existe plus continueront à colorer sa vie affective. Et contribueront à déterminer son mode d’adaptation aux problèmes qui se poseront à lui.

La réaction des parents peut accentuer l’inadaptation

En fait, de nombreuses formes d’inadaptation représentent un mode anarchique d’apprentissage. L’enfant et ses parents semblent être engagés dans un système dialectique au sein duquel chacun renforce le comportement de l’autre. Par exemple, un enfant non certain de l’amour de ses parents car il est jaloux d’un nouveau-né peut, dans un dernier effort désespéré pour attirer l’attention, agresser le bébé. Et être pour le moins récompensé par une fessée. Ce qui vaut mieux qu’être ignoré. Entre les cas extrêmes d’une réaction saine et normale à une pression de l’environnement qui met à l’épreuve la faculté d’adaptation d’un enfant qui se développe par ailleurs de façon satisfaisante. Et d’une réaction intrinsèquement anomale qui s’explique par le fait qu’une situation conflictuelle antérieure réduit la faculté d’adaptation. On rencontre tous les degrés et tous les niveaux d’inadaptation.

Les réactions de chaque enfant varient aussi en fonction de son expérience passée, de son tempérament. Et des types de pression auxquels il est soumis. Par exemple, des enfants insécurisés élevés dans un climat familial de discipline assez stricte et assez rigide, ont de grandes chances, en se renfermant sur eux-mêmes, de devenir craintifs et trop bien élevés. Ceux qui vivent dans un groupe peu structuré et très permissif tendront plutôt à devenir agressifs, turbulents et bruyants. Mais ces réactions sont variables. On trouve aussi, entre autres, de nombreux enfants dont la violente agressivité est une réaction contre une discipline. Qu’ils ressentent comme un pouvoir absolu auquel ils se trouvent soumis. Tandis que d’autres, qui perçoivent comme indifférent ou dangereux un monde trop permissif, deviennent plus anxieux, se réfugient dans des rites obsessionnels.

La vie scolaire et l’inadaptation

inadaptation en école

Ce qui vaut pour les familles vaut aussi pour les écoles, les classes et les enseignants. Il y a dans tout système scolaire, des points de tension passage de la maternelle au primaire. Du primaire au secondaire, situations d’échecs accumulés, etc. L’enseignant peut exercer sa fonction d’une manière qui provoque des réactions agressives. Ou ne récompenser que de rares enfants et s’employer constamment à faire perdre aux autres toute confiance en eux. Ceci en les harcelant ou en leur donnant de mauvaises notes malgré les efforts qu’ils font. Des enfants très intelligents en arrivent à s’ennuyer parce que les activités scolaires sont trop faciles pour eux. De sorte qu’ils se replient sur eux-mêmes ou se divertissent et amusent les autres en manipulant le maître.

Les relations avec les pairs sont un autre aspect très important de la vie scolaire. Tout trouble à cet égard souvent considéré comme une cause et une forme d’expression de l’inadaptation. De l’âge de 6 ans jusqu’à l’adolescence, le groupe des enfants du même âge occupe une place prépondérante dans la vie des écoliers. L’isolement, le rejet, le mépris sont extrêmement difficiles à supporter. Ceux qui ont des difficultés mis en quarantaine de différentes manières. Donc ils réagissent à la maison ou à l’école, par des comportements qui aggravent la situation. L’enfant qui vit dans un quartier pauvre avec des parents qui veulent le tenir à l’écart des autres enfants. Peut, par exemple, se trouver dans une situation très difficile de conflit à l’école considéré comme un élève modèle par certains enseignants et rejeté par ses camarades.

En résumé…

Peut-être faudrait-il ne considérer comme anormal un comportement donné que s’il tend à ériger une barrière durable entre l’enfant et les groupes de personnes (adultes et enfants) qui constituent son univers. Et à montrer que des troubles relationnels graves et systématiques sont déjà présents ou risquent d’apparaître. Un enfant considéré comme inadapté quand il devient visiblement incapable de se mêler librement. En se situant à son propre niveau général de maturité, dans la vie de son groupe. Et de faire face aux exigences que cela entraîne d’une manière jugée acceptable par le groupe lui-même.

Certains enfants sont agressifs dans leurs relations avec leurs camarades. Ils peuvent être indifférents aux punitions et aux adultes en général. D’autres semblent choisir des modes d’adaptation qui n’attirent pas l’attention sur eux. Ils deviennent visiblement timides et renfermés et restent, dans le meilleur des cas, à la périphérie. Dans ces deux cas, on observe un ralentissement des progrès scolaires, qui peut être une conséquence ou une des causes de l’inadaptation.

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