Pédagogie

Les différents modes de pensée et de communication

Certes, il est très intéressant de s’interroger sur les manières de procéder pour acquérir un savoir. Elles sont très différentes d’un élève à l’autre. Ces manières de procéder ou styles cognitifs, combinent des différents modes de pensée, de communication et des stratégies particuliers à chaque individu.

Les différents modes de pensée

Ces opérations mentales sont utilisées dans tout acte intellectuel.

  • La pensée inductive. Elle part de plusieurs faits afin d’inférer une loi qui permet ensuite d’ordonner et de comprendre ces faits. Elle est utilisée dans l’enseignement lorsqu’il y a un regroupement et un classement d’éléments en fonction d’un point commun ou d’une relation commune. Et des situations où les élèves peuvent élaborer des lois qui rendent compte d’une série de phénomènes. Comme c’est souvent le cas en sciences physiques, sciences naturelles.
  • La pensée déductive. Elle part d’une loi, d’un fait, d’un événement afin d’inférer plusieurs conséquences et une conclusion. Elle est aussi souvent utilisée en classe, pour l’explication de textes ou une démonstration mathématique par exemple.
  • La pensée créatrice. Elle consiste à créer, selon des itinéraires et des agencements inattendus, un élément nouveau par la mise en relation d’éléments appartenant à des domaines différents. Sauf dans certaines matières, comme la musique, les arts plastiques, l’éducation manuelle et technique, le français, ce mode de pensée est peu sollicité à l’école. Cela est tout à fait dommage car le cerveau des élèves ne travaille pas alors selon toutes ses richesses. Les potentialités de l’hémisphère droit, qui est celui des sensations, de l’intuition, de l’imagination et de la pensée analogique, ne sont pas toutes utilisées si l’on fait surtout appel à la pensée logique de l’hémisphère gauche.
  • La pensée dialectique. Elle conçoit les rapports entre différentes réalités abstraites par comparaison et elle élabore ainsi des systèmes.
  • La pensée convergente. Elle a pour objet la découverte d’une seule bonne réponse. Elle est fréquente dans les enseignements scientifiques.
  • La pensée divergente. Elle produit plusieurs manières de résoudre un problème et aussi plusieurs réponses. Elle est très liée à la pensée créatrice.
  • La pensée analogique. Elle établit des rapports de ressemblance entre des objets différents.
les différents modes de pensée de l'enfant

Les stratégies d’appropriation faisant appel aux différents modes de pensée

Elles sont nombreuses mais peuvent être classées en deux grands types : la stratégie globale ou synthétique et la stratégie analytique.

  • La stratégie globale synthétique. L’élève fait une hypothèse initiale à partir de la somme de tous les attributs montrés dans un premier exemple. Il utilise cette hypothèse, émise par une démarche intuitive de l’hémisphère droit, comme guide, pour continuer à chercher et comprendre l’apprentissage demandé, et la révise en la comparant aux nouveaux exemples. Elle a les meilleurs résultats car elle ne demande pas beaucoup de mémoire.
  • La stratégie analytique. L’élève se fixe sur un attribut et passe à un autre lorsqu’il a vérifié que le précédent revient. Sinon, il doit utiliser sa mémoire pour choisir une autre combinaison possible. Cette stratégie est longue. Elle demande un grand effort de mémoire mais elle obtient plus d’informations que la stratégie synthétique.

Pour tenir compte de toutes ces particularités, il est souhaitable d’organiser des situations pédagogiques les plus diversifiées possibles, faisant appel simultanément aux deux stratégies de base (synthétique et analytique) selon des modes de pensée variés (pensée inductive, déductive, créatrice, dialectique) pour que les deux hémisphères travaillent en interaction continue. Ainsi, l’hémisphère gauche, qui est celui du langage, du linéaire, de l’analyse, et de la structuration des connaissances échange des informations avec l’hémisphère droit par le corps calleux.

La diversité des modes de communication et d’expression

Les élèves sont très différents, dans leurs processus d’apprentissage, leurs façons de s’exprimer et de communiquer.

  • Leur réseau de relations préféré. Certains préfèrent travailler seuls, d’autres en groupe. Certains ne communiquent qu’avec l’enseignant et d’autres plutôt avec leurs camarades, tandis que quelques-uns ont autant d’aisance avec les uns qu’avec les autres, facilitant même l’interaction et en étant souvent des leaders.
  • Leur mode d’expression préféré. Certains s’expriment mieux à l’oral, d’autres à l’écrit, d’autres par le geste, d’autres enfin par l’art. Et leur façon d’être attentifs peut varier, allant du calme immobile à l’activité dynamique.
  • Leur degré de guidage accepté. Les élèves sont aussi différents dans le degré de structuration de l’apprentissage qu’ils désirent et le degré d’incertitude qu’ils peuvent accepter. Certains demandent à l’enseignant plus d’informations et de supports structurants (plans, précision sur les objectifs, répétition des explications) et sont moins à l’aise pour choisir, évaluer, organiser leur travail.
  • Leur rapidité de réaction. Certains répondent rapidement, mais en commettant souvent des erreurs. Tandis que d’autres ont besoin d’un temps plus long pour réagir et réfléchir.
communication enfants

Les mécanismes de mémorisation

La façon d’apprendre des élèves varie aussi en fonction de ce qu’ils savent déjà. Quand ils arrivent dans une classe, ils ont assimilé très inégalement le même programme. Et selon qu’ils maîtrisent bien, peu ou pas du tout les prérequis, entrent aussi en jeu, de manière assez importante, les différences de mémoire. En effet, les élèves ont des mécanismes de mémorisation variables selon les situations. Ainsi, cette diversité porte sur la mémoire à court terme et sur la mémoire à long terme.

  • La mémoire à court terme ou primaire. En quelques secondes, elle saisit et confronte les informations en permettant la mobilisation des connaissances.
  • La mémoire à long terme ou secondaire. Elle restructure les données antérieures en les analysant pour y intégrer des données nouvelles. Elle est donc très importante dans tout apprentissage. Ainsi, elle fait que les élèves sont différents dans la familiarité avec le contenu à mémoriser et sa signification.

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