Enfance

Les enfants défavorisés et le rôle du milieu

Les enfants défavorisés sur lesquels portera le présent article sont parfois regroupés dans une grande catégorie. Celle des « enfants exceptionnels ». Il serait probablement préférable d’employer le mot «défavorisés » en ce sens que les infirmités ou lésions dont souffre l’enfant ou les insuffisances, déviances ou déficiences du milieu où il vit rendent plus difficiles qu’ils ne le sont en général pour les autres les processus normaux de socialisation et les interactions entre la maturation et l’environnement d’où découlent toutes sortes d’apprentissages.

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Le milieu incompatible aux aptitudes des enfants défavorisés

Certes, beaucoup de déficiences surtout physiques sont des données de l’équation du développement. On ne peut pas faire grand-chose pour les éliminer ou pour les modifier fondamentalement. Même si l’on peut recourir à divers moyens de compenser les restrictions ou les situations défavorables qui en résultent nécessairement. Mais rien n’indique que la majorité des enfants défavorisés qui prennent manifestement du retard à l’école. Et se mettent à présenter des troubles de l’affectivité ou du comportement. Ont beaucoup de mal à s’adapter à leur milieu familial, scolaire ou professionnel. Et s’écartent nettement de la normale. L’origine de leurs problèmes doit être recherchée dans un apprentissage défectueux qui résulte lui-même d’un déséquilibre entre leur aptitude à s’adapter et à apprendre et un milieu qui est, à certains égards, déficient, au moins, incompatible avec leurs besoins.

Même lorsque la déficience est très grave. Et qu’il semble suffire par lui-même à expliquer la plupart des problèmes d’apprentissage constatés. Il n’y a pas lieu de se résigner. Tout ce que nous savons des apprentissages humains doit nous amener à présumer qu’il est possible de manipuler l’environnement de telle manière que le fonctionnement s’améliore avec le temps.

L’aide appropriée du milieu

D’abord, on ne prétend guère que, grâce à une aide appropriée de leur milieu, tous les enfants défavorisés peuvent satisfaire à un quelconque critère général de normalité. Ou réussir pleinement les apprentissages qu’ils auraient pu mener à bien en l’absence de toute déficience. Cela ne signifie pas non plus qu’il faut. Dans chaque cas, imputer au milieu la responsabilité de toutes les difficultés d’apprentissage ou d’adaptation des enfants. Tout en n’ayant pas la moindre déficience, certains enfants sont génétiquement plus vulnérables aux contrariétés. Leur faculté d’adaptation est plus faible. Ils ont peut-être moins de vitalité, plus de sensibilité. Des pulsions qui tendent généralement à être plus fortes ou plus faibles, etc.

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L’amplitude normale des variations individuelles est considérable pour tous les types de facultés et d’aptitudes. Il en est de même pour les milieux. Le même environnement, qui pourrait répondre pleinement aux besoins d’un enfant, se révélerait inadéquat ou même catastrophique pour un autre enfant. On se trouve donc amené à étudier des interactions complexes qui, pour la plupart des enfants, permettent un développement satisfaisant. Mais qui, pour d’autres enfants défavorisés, aboutissent à des discordances cumulatives. Et à une série d’apprentissages de plus en plus défectueux et déviants. C’est pourquoi, lorsque les choses commencent à aller mal. Ou qu’un enfant est manifestement défavorisé par une déficience. La principale action devra être éducative au sens le plus large du terme.

Il faudra veiller quotidiennement à ce que les apports stimulants de l’environnement remédient à la privation d’expériences que peut avoir entraînée la déficience. Développer et renforcer la capacité de l’enfant à apprendre à faire face aux situations qui se présentent, par des comportements adéquats. Il faut tâcher de faire en sorte que chaque enfant parvienne au niveau optimal de fonctionnement dont il est capable celui qui est normal pour lui.

Pour conclure

Il est impossible d’appliquer des programmes et des techniques de caractère général. Parce que l’équilibre recherché entre la faculté d’adaptation de l’enfant et ce que le milieu offre, attend ou exige ne peut s’établir que sur des bases qui varient considérablement selon les cas. En dépit des ressemblances superficielles, tous les enfants défavorisés sont exceptionnels d’une façon qui singularise chacun d’eux. Même ceux dont les problèmes d’apprentissage où l’inadaptation organique paraît n’avoir aucune cause. Diffèrent beaucoup suivant la manière dont leurs expériences ou leurs frustrations en interaction avec leur développement ont produit la situation à laquelle on est confronté quand l’enfant est amené pour la première fois en consultation.

De plus, à mesure que l’éducation se poursuit, les réponses de chaque sujet sont très largement personnelles. Cette singularité est bien entendu une caractéristique que nous possédons tous. Cependant, lorsque l’apprentissage et le développement s’opèrent de façon plus ou moins normale, nous avons tendance à ignorer les différences. Au moins dans les cas où les enfants acquièrent collectivement connaissances et compétences, comme par exemple à l’école. Les interactions interpersonnelles étroites qui sont le cadre de la plupart des premiers apprentissages généralement limitées. Pour la majorité des enfants à la famille et à quelques amis et camarades. Et nous savons que l’influence de la famille est beaucoup plus forte que celle de l’école. Et qu’il en est probablement de même, vers la fin de l’enfance et pendant l’adolescence, pour celle des camarades.

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3 commentaires

  1. C’est un sujet très pertinent et qui mérite d’être abordé avec la plus grande attention. Merci bien pour ces éléments d’information.

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