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Les origines de l’angoisse chez l’enfant

Parmi les causes de l’échec même chez des enfants intelligents, on trouve le plus souvent l’angoisse. L’enfant angoissé n’est pas disponible pour l’étude. Son énergie s’use à se défendre contre l’angoisse au lieu de se mobiliser sur le travail. Dans ce cas, la fixation de l’attention est difficile. Tous les efforts de l’enfant pour concentrer cette attention qui fuit, ne réussissent qu’à augmenter l’angoisse de ne pas y parvenir, et aggravent le sentiment d’échec, surtout lorsque l’enfant est peu tonique. Les origines de l’angoisse chez un enfant sont très diverses. Cet article en interprète certaines.

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La peur du rejet

Il arrive que l’enfant doute de l’amour de ses parents à son égard et craigne constamment que ceux-ci ne le rejettent. Ce sentiment peut remonter à la toute petite enfance. Lorsque pour une raison médicale par exemple, l’enfant a été séparé de sa famille et a vécu la séparation comme un abandon. Il peut être actuel, très intense, chez un garçon dont les parents étaient en instance de divorce. Et qui redoutait que sa mère, à laquelle il s’accrochait désespérément pour lutter contre l’insécurité de la situation familiale, ne le rejette en faveur de son prochain mari.

L’angoisse de culpabilité

L’enfant ressent l’angoisse d’être coupable sans savoir les origines de l’angoisse. Souvent, cette angoisse de culpabilité a son origine profonde dans la curiosité sexuelle, assez intense aux alentours de neuf ans. L’enfant qui dans les petits groupes de camarades, de son âge ou plus âgés, a reçu une information fragmentaire ou déformée sur ces questions, veut en savoir davantage. Sa curiosité est éveillée. Il éprouve un vague sentiment de culpabilité à vouloir la satisfaire, à vouloir chercher à connaître quelque chose de défendu. Lorsque l’enfant a effectivement vu ou entendu quelque chose sans avoir été surpris. Ou lorsqu’il a été menacé ou puni pour cette curiosité, l’angoisse se déclenche.

Mais l’angoisse de culpabilité ne reste pas localisée à cette situation, à laquelle d’ailleurs l’enfant ne la rattache pas de façon consciente. Elle s’étend à tous les autres secteurs de l’affectivité et de l’activité. Si on analyse les situations très fréquentes où cet enfant est angoissé. On s’aperçoit qu’elles suivent toujours une décision qu’il a prise, une action qu’il a réalisée, ou une parole qu’il a dite et pour lesquelles il se sent en faute. Qu’au fil des jours et pour se protéger contre de telles angoisses, l’enfant se retranche derrière une certaine passivité, est facile à comprendre. Comme il est facile à comprendre aussi que la situation scolaire où les occasions de se sentir réellement coupable sont nombreuses (leçon pas apprise, coup d’œil sur le travail du voisin) soit une situation que l’enfant en proie à l’angoisse de culpabilité fuit en ne travaillant pas.

Certes, cela n’est pas toujours aussi systématique. Il est des enfants toniques chez qui la culpabilité est le moteur de l’action. Ils s’acharnent au travail pour échapper à l’angoisse, fournissent de très gros efforts pour soutenir leur attention et font des élèves valables.

L’angoisse de culpabilité résultant de la sensibilité à l’échec

Une autre forme d’angoisse de culpabilité où l’enfant est inquiet d’échouer dans ses études. Et où la moindre erreur qu’il a pu commettre prend une importance considérable pour sa sensibilité. L’angoisse est provoquée par les parents lorsqu’ils accablent l’enfant de reproches affectifs pour l’inciter au travail. « Tu nous épuises, tout ce que nous faisons pour toi, même pas capable de nous remercier par tes résultats à l’école, regarde ton camarade Jaques, etc. ». Les conséquences d’une telle angoisse, conséquences proches et lointaines, sont très graves. Elles peuvent conduire au sentiment d’indignité et à certaines formes de dépression. N’oubliez pas qu’un enfant, sous ses airs décidés, demeure très impressionnable, qu’il participe très fortement aux émotions des autres, de ses parents, de ses amis, au point de souffrir physiquement si ceux-ci souffrent.

Entourez votre enfant de sérénité. Rassurez-le au lieu de le culpabiliser. Considérez-le, encouragez-le dans ses efforts pour qu’il sache que ses entreprises ont réussi et que ses initiatives ont été bonnes. Maintenez le dialogue avec lui pour qu’il s’exprime sans culpabilité. Et n’hésite pas à s’informer et à apprendre auprès de vous. Tenez-vous au courant des méthodes modernes d’enseignement. De ce qu’il apprend et de ce qui l’intéresse pour répondre à ses questions ou lui enseigner la bonne façon de procéder. Ne vous attendez pas, surtout, à recevoir des remerciements. Sa joie discrète, le raccourcissement puis la raréfaction de ses périodes d’inquiétude, la certitude que votre enfant aura reconnu que ses parents étaient formidables, seront vos meilleures récompenses.

L’infériorité, la peur du ridicule, la peur de s’affirmer, le doute de soi sont aussi des origines de l’angoisse

Souvent, il faut peu de chose pour que ces sentiments, origines de l’angoisse, ne se fixent. L’attitude des parents ici encore est déterminante. Poussé par le désir de devenir grand, l’enfant se montre habituellement obéissant et protecteur auprès de sa mère lorsqu’il est un garçon. Il est heureux de discuter avec son père sur tous les sujets d’actualité. De même, la fillette veut prouver ses capacités de maîtresse de maison. Elle aime aider sa mère à la cuisine et aller faire le grand marché.

Mais que les parents ridiculisent ses talents, qu’un grand frère jaloux se moque de lui, que les adultes aient toujours raison contre lui, et voilà l’enfant assailli par l’angoisse. Il n’ose plus s’affirmer, il a peur de se rendre ridicule. Pour peu que l’hyper-autorité d’un maître s’ajoute à une quelconque difficulté dans une matière scolaire. Le complexe d’infériorité se noue, car l’enfant se sentira diminué sur tous les tableaux. Apparaîtront bientôt toutes sortes de recherches de valorisation, compensatoires cette fois, et mal adaptées. L’enfant infériorisé pourra faire des sottises. Il pourra affecter envers les autres une attitude méprisante, vanter sa force. Le mensonge et la fabulation sont aussi des écrans contre l’angoisse.

L’enfant doit toujours être valorisé par ses parents à l’intérieur de ses limites. Aux alentours des neuf ans, il connaît ses limites et celles de ses parents ou de ses frères et sœurs, avec qui, normalement, les relations sont bonnes. Bien plus, même lorsque tout va pour le mieux, il joue quelquefois à mystifier ses parents, ou à les prendre en défaut. Recevez avec humour ces plaisanteries quand elles sont de bon goût, c’est un signe de santé. La preuve que votre enfant est à l’aise avec vous et peut essayer son assurance nouvellement acquise.

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La tension intérieure bloquant les réalisations personnelles

La tension intérieure qui habite l’enfant, lorsque les relations entre son papa et sa maman sont mauvaises ou lorsque ses conflits fraternels n’ont pas été résolus, bloquent aussi son épanouissement que ce soit sur le plan scolaire ou sur le plan des réalisations personnelles. En effet, l’enfant cherche à comprendre ce qui se passe quand ses parents se contredisent. Très petit, il réagissait à ces discussions avec toute son affectivité et s’en rendait malade. Aujourd’hui, il juge et prend parti, même implicitement, pour adapter ensuite sa conduite aux conclusions qu’il en aura tirées. Tel enfant qui juge que c’est son père qui a raison, pourra se montrer désagréable envers sa mère. Tel autre qui jugera que c’est sa mère qui est dans le bon droit, se montrera agressif envers son père.

Vous mesurez le risque de ces situations dans une période où le processus de l’identification se poursuit et où l’enfant aurait besoin de toutes ses énergies pour le travail scolaire et pour tourner son attention vers le monde extérieur, vers des réalisations pratiques. Selon son caractère, un enfant dans cette situation se fermera aux autres, passera des heures à lire ou à écouter de la musique. Ou au contraire il fuira un milieu familial insécurisant, sera de plus en plus dans la rue. Les origines de l’angoisse sont toujours à l’arrière-plan.

Sans aucun doute, l’entente familiale est une condition nécessaire à la réussite scolaire. Car même en dehors de l’angoisse que fait naître un climat tendu, un enfant en conflit avec sa famille peut utiliser la situation scolaire pour lui marquer son opposition. En travaillant mal par exemple, il va à l’encontre des désirs et des exigences de parents. Ceux-ci veulent trop le modeler à leur image au lieu de l’aider à s’épanouir selon ses propres potentialités.

Comment réduire ces tensions origines de l’angoisse chez l’enfant ?

Les parents prendront conscience de leurs attitudes et de leur a priori sur leur enfant. Ils accepteront de voir le lien qui existe entre le mauvais rendement, l’indiscipline et leur mésentente. Ils réfléchiront à ce qui provoque cette mésentente : une méconnaissance de leurs caractères respectifs ou des visées différentes sur l’éducation. Les parents réfléchiront à l’impact de leurs propres problèmes sur ceux de l’enfant. En fait, ils amélioreront leur entente pour améliorer son comportement et faire de la famille un pôle attractif. La famille est le premier groupe social auquel l’enfant appartient. Il faut qu’il ne le sente pas angoissant ni générateur de tension. Sinon il le fuira en se renfermant sur lui-même. Ou en allant chercher dans des bandes plus ou moins délinquantes la sécurité qui lui manque chez lui.

Vous aiderez aussi votre enfant à résoudre les tensions qui peuvent surgir d’une mésentente entre frères et sœurs. Et retentir sur l’adaptation scolaire en faisant régner à la maison un climat de justice. La justice va de pair avec l’amour. Elle est la marque d’un amour qui n’est pas aveugle et qui ne prend pas l’exemple de l’un pour l’opposer à l’autre. Rappelez-vous que deux enfants de la même famille n’ont pas toujours le même caractère. De plus, soyez clairvoyants pour protéger votre enfant de la tyrannie d’un aîné ou des caprices d’un plus jeune. Il a besoin de toutes ses forces pour les tendre vers l’avenir et non de les disperser dans des conflits ici ou là.

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