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Les processus de compréhension en lecture

La compréhension en lecture met en jeu des processus locaux avec traitement des indices linguistiques au cours de la lecture des mots et une activité de plus haut niveau engagée dans la production d’une situation mentale construite au cours de la lecture du texte. Les processus de compréhension sont donc de nature séquentielle et parallèle avec l’activation de connaissances propres au lecteur en fonction notamment des buts qu’il s’est assignés. Il faut dès lors distinguer plusieurs étapes dans l’accès à la compréhension d’un texte.

Les étapes de compréhension d’un texte

  • L’accès au lexique mental. L’identification des mots rapide et précise est essentielle à la compréhension. L’automatisation de ce processus allège la mémoire de travail pour allouer plus de ressources cognitives à la compréhension.
  • L’analyse syntaxique s’effectue pas à pas. La prise en compte des informations morphologiques est primordiale.
  • L’intégration des propositions avec leur signification repose sur la précision des informations syntaxico-sémantiques relevées. Et des capacités mnésiques et attentionnelles du lecteur.
  • La combinaison des différentes propositions se facilite par la cohésion du texte (fournie par des éléments linguistiques tels que les connecteurs et anaphores, notamment). Et par la cohérence entre les propositions que le lecteur construit progressivement. Cette phase nécessite également la prise en compte des informations morphologiques, morpho- syntaxiques, thématiques et pragmatiques. La cohérence est tributaire, d’une part. D’autre part, de la capacité de la mémoire de travail et s’appuie sur les inférences élaborées par le lecteur. Les inférences sont des ajouts d’informations qu’on n’a pas fournis dans le texte. Enfin, cette phase de combinaison de propositions s’accompagne d’une sélection des informations nécessaires pour la phase suivante.
  • La construction d’un modèle mental de la situation émerge à partir de la situation décrite par le texte. C’est-à-dire des informations hiérarchiquement retenues dans la phase précédente. Le lecteur utilise ses connaissances sur le thème et intègre des schémas ou scripts facilitant la construction du modèle.
comprendre

La mise en œuvre des processus de compréhension

En fait, lire est le produit de deux composantes, la reconnaissance de mots écrits et la compréhension. En d’autres termes, la compréhension écrite est issue de flux d’informations de type bottom-up. La mise en œuvre efficace de processus d’identification de mots (processus de bas niveau) est une condition nécessaire (mais non suffisante) à la mise en œuvre des processus de compréhension. Ces derniers, non spécifiques à l’activité lexique, sont de nature top-down dans la mesure où ils engagent des connaissances diverses de plus haut niveau (thématiques, morpho- syntaxiques, sémantiques) venant contribuer à l’émergence du modèle mental de situation lors de l’intégration successive des informations linguistiques relevées au cours de la lecture de mots.

Comprendre un texte implique donc, d’une part, de pouvoir lire tous les mots rapidement et précisément avec la mise en œuvre de processus de type phonologique (décodage) et visuo-orthographique (voie directe). D’autre part, la compréhension est soumise à l’activation de connaissances sémantiques et syntaxiques directement issues du traitement de chaque mot. Toutefois, il convient d’invoquer des flux d’informations « en retour » pour les deux liens compréhension orale- compréhension écrite et compréhension écrite- identification de mots écrits. En effet, la mise en œuvre de processus de compréhension lors de la lecture peut faciliter, d’une part, l’activation de connaissances sémantiques et le traitement syntaxique. Et, d’autre part, contribuer à l’identification de certains mots écrits inconnus. Dans cette condition, la part d’information apportée par le contexte est minime.

processus de compréhension

Le surcoût cognitif lors de la lecture

Lorsque l’identification de mots est déficitaire, la compréhension devient problématique pour au moins deux raisons :

  • si les mots ne sont pas correctement identifiés, la compréhension fait place à une sorte de tâtonnement approximatif et
  • le surcoût cognitif engagé lors de la lecture de mots amenuise les ressources cognitives et attentionnelles pouvant être dédiées à la compréhension. Par ailleurs, la lecture de mots peut être efficace. Mais la compréhension du texte reste soumise à l’efficacité des processus de compréhension à l’oral. C’est le cas des hyper lexiques qui lisent correctement les mots (« oralisation mécanique ») mais sans comprendre.

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