Pédagogie

Les stratégies d’apprentissage en langue étrangère

Examiner comment il est possible d’apprendre permet, par extension, de savoir comment enseigner une habileté. C’est ce qui a conduit les chercheurs à s’intéresser à des apprentissages restreints facilement modélisables pour étudier les stratégies qui assurent la réussite dans certaines tâches d’apprentissage. Pour pouvoir analyser les stratégies d’apprentissage du bon apprenant en langue étrangère, il est primordial de savoir les définitions qui ont été données au mot « stratégie » ainsi que les techniques qui ont permis d’éclairer certains aspects de cette notion.

Différentes étiquettes ont été utilisées pour définir la Stratégie d’apprentissage. Parmi celles-ci, nous retrouvons : une technique d’apprentissage, une démarche consciente, un plan d’action en vue de résoudre un problème, une habileté dont on prend conscience etc. Aujourd’hui, on s’entend pour dire que les stratégies d’apprentissage sont des démarches conscientes mises en œuvre par l’apprenant pour faciliter l’acquisition, l’entreposage et la récupération ou la reconstruction de l’information.

La technique de la réflexion à haute voix


La technique de la réflexion à haute voix consiste à verbaliser, à commenter à haute voix la façon dont on s’y prend pour exécuter une tâche. Cette démarche manifeste non seulement la conscience linguistique de l’apprenant. Mais aussi ses stratégies d’adaptation à la tâche demandée ou l’adaptation de la tâche à ses stratégies. Dans le cas présent, le sujet vient de mettre en œuvre la stratégie des connaissances antérieures, référentielles. Plusieurs critiques s’adressent déjà à cette technique et, en particulier, celle-ci. Elle nuirait au bon fonctionnement des divers processus qui interviennent et se combinent au cours de l’activité de compréhension. Les résultats de plusieurs expériences récentes semblent toutefois lui accorder une crédibilité et on l’utilise de plus en plus.

apprentissage

Répartition des stratégies d’apprentissage

L’observation de la mise en œuvre de stratégies d’apprentissage par les bons élèves en langue étrangère, leur classification, ont donné lieu à des travaux nombreux. O’Malley et al ont cerné 26 stratégies d’apprentissage, réparties selon les trois catégories suivantes :

  • Les stratégies métacognitives, qui impliquent une réflexion sur l’apprentissage en général et permettent de le mieux planifier et diriger en évaluant ses progrès. L’apprenant qui fait le point sur ce qu’il vient d’apprendre par rapport à son projet met en œuvre une stratégie de cette catégorie.
  • Les stratégies cognitives, quant à elles, sous-entendent une interaction entre le sujet et le matériel d’apprentissage. Ainsi, faire des inférences, utiliser ses connaissances textuelles, sont des stratégies liées à l’activité de compréhension orale ou écrite.
  • Les stratégies socio-affectives sont mises en œuvre durant les interactions avec une autre personne pour aider l’apprentissage. Ainsi, l’étudiant peut poser au professeur des questions de clarification ou essayer de collaborer avec ses pairs dans le but d’échanger des idées. Et de s’encourager mutuellement pour mener à bien une activité pédagogique.
stratégies d’apprentissage

Trois nouvelles catégories

Dans le cadre d’une recension des écrits portant sur la dimension stratégique. Oxford et Crookall ont ajouté trois nouvelles catégories de stratégies d’apprentissage :

  • Les stratégies mnémoniques, définies comme des techniques qui aident l’apprenant à conserver une nouvelle information en mémoire. Et, à l’occasion, à le retrouver. Exemple, relever les mots clés, les idées importantes d’un texte, regrouper des éléments d’information sous forme de tableaux, de listes.
  • Les stratégies compensatoires, qui pallient le manque de connaissances. Il pourrait s’agir, par exemple, de l’utilisation d’un synonyme. Ou de la para phrase lorsqu’on ne connaît pas le mot exact.
  • Les stratégies affectives, qui aident l’apprenant à vaincre l’inquiétude. Et le manque de confiance en soi souvent au contact des textes étrangers. Dans ce cas particulier, l’apprenant essaie de se prendre en main en se disant peut être. « Je vais y arriver, ce n’est pas si difficile que ça en a l’air… ». Il met alors en œuvre une des stratégies d’apprentissage affectives.

Tant de résultats de recherche indiquent que les enfants savent mettre en œuvre plusieurs stratégies cognitives et socio-affectives. Alors que les stratégies métacognitives demeurent plus difficiles à utiliser. Ces processus évoluent toutefois avec l’âge de l’apprenant.

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