Pédagogie

Neuf techniques de groupe adaptées à la classe

En classe Il existe trop de techniques de groupe. Celles qui sont décrites ici ont été souvent pratiquées avec succès. Elles sont bien adaptées aux élèves.

La technique 1-2-4-8

Elle est parmi les techniques de groupe les plus efficaces. La consigne est donnée à la classe entière. L’étape individuelle de réflexion dure cinq minutes. La trace écrite est obligatoire ici, car cette technique se fonde sur l’idée de construction progressive de l’apprentissage. Chacune est utile au groupe pour réussir l’objectif lors de la synthèse finale. Les étapes de la réalisation à minuter ainsi :

  • Les élèves se mettent ensuite deux par deux par voisinage, et doivent faire la synthèse de leurs réponses, pendant huit minutes.
  • Puis, ils passent à quatre avec la même consigne (effectuer la synthèse des deux réponses précédentes) pendant dix minutes.
  • Puis ils passent à huit, avec la même consigne, pendant quinze minutes. Parfois, si deux ou trois classes regroupées, lors d’une sortie ou de l’exploitation d’un film ou d’une conférence, on peut les regrouper par seize (20 minutes), mais cela est délicat à gérer.

La synthèse collective s’effectue en demandant à chaque groupe, (de quatre ou de huit selon le moment où l’enseignant préfère arrêter le processus) de noter au tableau sa production finale. Cette étape étant longue, il est préférable de distribuer de grandes feuilles avec un feutre en demandant, lors de la dernière phase, d’y noter la synthèse définitive de façon lisible, si bien qu’on pourra afficher ces feuilles à la fin de la technique et les exploiter ainsi plus rapidement. Cette phase dure 10 minutes environ.

Pour donner un travail personnel de consolidation, il faut demander à tous de recopier la synthèse corrigée et enrichie par l’enseignant. Cette technique est une des plus efficaces. En 50 minutes environ, elle permet d’enseigner des apprentissages difficiles tout en produisant un résumé, un tableau, un graphique à apprendre pour la fois prochaine.

techniques de groupe adaptées à la classe

La plus classique des techniques de groupe, regroupement par 3 ou 4 élèves

Les élèves se regroupent par 3 ou 4, soit par affinités, soit selon les indications de l’enseignant qui correspondent aux critères de différenciation qu’il a choisi grâce au diagnostic initial. Par exemple, les modes d’expression ou les différences de pré-requis.

L’enseignant distribue à chaque groupe des documents différents, même s’ils portent sur un objectif identique, en demandant un rapport à chacun sur son travail et en leur expliquant que chaque production servira à la synthèse finale. Ainsi, les élèves seront plus attentifs au travail des autres, tout en s’investissant avec dynamisme dans le leur, le sachant unique et nécessaire.

Les groupes travaillent 10 à 20 minutes, selon la complexité de l’apprentissage, puis chacun rapporte à la classe pendant 2 à 3 minutes ce qu’il a déjà fait. L’enseignant effectue la synthèse des différents rapports en les corrigeant et les enrichissant d’informations complémentaires et nouvelles (environ 10 minutes).

La technique du voisinage

Chaque élève se désigne par un numéro l ou 2 par paire, en commençant par un côté indiqué pour le départ de ce comptage. La consigne comporte deux volets après la distribution du travail :

  • les numéros 1 communiquent à leur numéro 2 les réponses trouvées à ce que demande l’enseignant, pendant une minute.
  • les numéros 2 transmettent aux autres numéros 1 (assis de l’autre côté des numéros 1 avec qui ils constituent la paire).

Ces réponses, les derniers les communiquent à leur numéro 2 qui transmettront à leur tour et ainsi de suite jusqu’à ce que chaque numéro l, producteur de réponses, reconnaisse les siennes. La technique s’arrête alors.

L’enseignant effectue une synthèse réorganisatrice des informations, après cette circulation de la communication, à partir d’un tour de table et/ou l’analyse des déformations des réponses. Technique délicate à manier, elle est très fructueuse pourtant lorsqu’on veut créer une meilleure atmosphère dans une classe bloquée, agressive ou morne. Et lorsqu’on veut que les élèves améliorent leur mémoire ou leur expression orale. Dans ce dernier cas, la trace écrite n’est pas obligatoire.

La technique du messager

Les élèves sont groupés par 4 ou 5 et effectuent l’apprentissage proposé pendant 10 à 15 minutes après avoir choisi un messager par groupe. Les messagers, à la fin du temps imparti, tournent dans chaque groupe pour communiquer leurs productions respectives, deux minutes par message. Puis ils les affichent au tableau pour informer les autres messagers et l’enseignant qui les utilisera pour son intervention.

Cette technique plait aux élèves et elle peut être enrichie de jeux de rôles, de mimes et de sketchs. Elle est très efficace pour atteindre certains objectifs de communication orale (en langue vivante) et/ou d’acquisition de notions abstraites difficiles.

La technique du Phillips 6-6

Phillips est le nom du créateur de cette technique. 6-6 signifie six participants pendant six minutes. Les élèves sont regroupés par six et se choisissent un président, un secrétaire, un rapporteur par groupe.

  • Le président a comme rôle d’interviewer pendant une minute chaque membre et lui-même sur le sujet proposé, ce qui fait 6 minutes.
  • Le secrétaire a comme rôle de noter chaque interview en évitant de répéter une information déjà exprimée. Souhaitable, pour lui faciliter cette tâche difficile, qui fait beaucoup hésiter les élèves, de distribuer à chaque secrétaire de groupe une grande feuille et un feutre. Et lui disant qu’on affichera leur compte rendu pour que toute la classe puisse le lire. Aussi serait-il préférable d’écrire le plus lisiblement possible. On dédramatise l’exercice en acceptant des ratures et des erreurs éventuelles (si l’objectif est l’orthographe, ce sera différent bien sûr).
  • Le rapporteur a comme rôle d’afficher et de lire à tous le compte rendu de son groupe.

Lorsqu’on termine les interviews, pendant cinq minutes tous les membres des groupes relisent et discutent de leurs interviews. Ceci en corrigeant, améliorant et même rajoutant des informations aux notes du secrétaire. Cette étape est formatrice car elle joue sur l’interaction et la créativité qui se réactivent à chaque écoute d’interview. L’enseignant effectue sa synthèse à partir des affiches.

La technique de l’entretien

Les élèves se désignent par les numéros 1 et 2, par paire, comme pour la technique du voisinage. L’étape individuelle de réflexion terminée (1 à 2 minutes pour profiter de la spontanéité des réponses), chaque numéro 1, simultanément et à voix basse, interroge son numéro 2 pendant une minute, puis ils inversent, les numéros 2 interrogeant leur numéro l pendant une minute aussi.

Chaque élève relate au grand groupe l’interview qu’il a réalisée. C’est-à-dire qu’il présente son camarade et dit ce que celui-ci lui a répondu à propos du sujet proposé. On peut enrichir cette étape par le jeu du portrait, à la rentrée par exemple, car les élèves se découvrent et se connaissent mieux dans la gaieté et le rire. L’intervention de l’enseignant se fait au fur et à mesure des relations d’entretiens, en notant au tableau les éléments jugés nécessaires à la synthèse et au travail ultérieur, après discussion avec tous. L’inconvénient de cette technique est d’être longue au moment du tour de table où les élèves ne s’écoutent plus. Il devient alors préférable de l’effectuer en petits groupes d’une douzaine d’élèves environ. Elle est cependant très fructueuse pour la communication orale.

La technique du panel, une des techniques de groupe les plus efficaces

On répartit les élèves en deux groupes :

  • Le groupe du panel, assis en demi-cercle face à la classe. Ce sont des élèves choisis parmi et par les autres élèves pour les représenter. A raison d’un quart environ de l’effectif total. Son rôle c’est de débattre du sujet proposé (texte, film, conférence, exercice, etc.) et de répondre aux questions des autres.
  • Le groupe des auditeurs. Son rôle c’est d’écouter la discussion menée par le panel et lui pose des questions.

Cette technique se déroule ainsi :

  • Première étape : Le panel a comme consigne de discuter du sujet présenté auparavant pendant 10 minutes, l’enseignant pouvant s’y joindre pour relancer parfois la discussion par des informations complémentaires ou nouvelles. Le groupe des auditeurs doit écouter en silence et noter, sur des petites feuilles de papier, ses questions.
  • Deuxième étape : Le panel s’arrête de parler et recueille les questions (un élève animateur chargé de cela, ainsi que de réguler ces étapes), puis il y répond pendant 10 minutes, lui aussi. Lorsque le panel ne sait pas répondre, l’enseignant intervient à son tour.
  • Troisième étape : Soit l’enseignant relance un second panel en ajoutant au contenu à débattre de nouveaux documents, des questions supplémentaires. Soit il effectue la synthèse collective sous forme d’un compte rendu. Sur ce, les élèves auront ensuite à travailler.

Le panel est une excellente technique de travail en groupe que j’ai pratiquée pour apprendre aux élèves à s’écouter, à maîtriser leur temps de parole, à argumenter. Bref, à débattre ce qu’ils ont rarement l’occasion d’expérimenter et qu’ils ont beaucoup de difficultés à réaliser.

La technique des mini-cas

Des groupes de quatre à six élèves analysent un cas (un problème, un sujet. un exercice…). Ils proposent toutes les solutions qu’ils peuvent imaginer. L’enseignant intervient sur ces options. Ces techniques de groupe constituent un entraînement efficace à l’analyse, à la prise de décision et à la résolution de problème.

Pour finir avec ces techniques de groupe, le brain-storming

Cette technique, fondée sur le principe de l’association d’idées, est très intéressante pour susciter l’imagination, la créativité, le plaisir de la découverte. Et réactiver fortement la mémoire à court et moyen terme. La consigne est d’exprimer tout ce qui passe par la tête à propos du sujet proposé. Même les idées les plus saugrenues, sans se censurer ni critiquer les autres. L’enseignant les inscrit au tableau en rappelant, à intervalles réguliers, le sujet. Puis, aidé des élèves, il regroupe les informations recueillies par thème en les reliant, ou les soulignant de couleurs différentes légendées, et en les triant pour garder les éléments nécessaires au travail visé par le brain-storming.

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2 commentaires

  1. Cela est fort intéressant mais semble s’adresser à des élèves déjà grand (ce2?cm?).
    Il aurait été judicieux d’avoir une illustration, un exemple de chaque technique présentée.

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