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Pour aider les élèves en difficultés scolaires

Certes, il faut bien savoir comment valoriser les réussites de l’élève et comment l’encourager lorsqu’il rencontre des difficultés, sans le culpabiliser ni porter de jugement sur sa personne, tout en cherchant avec lui et les personnes environnantes des ressources pour lui permettre de progresser. Cela est vrai pour tous les élèves, qui ont besoin de « feed-back » positif pour se sentir reconnus et progresser. Pour aider les élèves en difficultés scolaires, d’autres mesures peuvent fournir un cadre nécessaire, plus formalisé, et accompagner leur évolution.

Si l’on a l’impression que le climat de la classe se dégrade ou que la qualité du travail est en baisse, il y a nécessité d’observer, voire de questionner les élèves. Il est préférable de le faire si possible de manière préventive, avant un contrôle ou avant la fin du trimestre. Les solutions à apporter peuvent alors être réfléchies, élaborées, assumées, réalisées individuellement ou collectivement. En voici quelques exemples.

difficultés scolaires

Des fiches de suivi des élèves en difficultés scolaires

Les fiches de suivi peuvent être centrées sur le comportement et/ou le travail de l’élève. Chaque semaine, l’élève reçoit sa fiche, ou bien va la chercher à la vie scolaire, et la présente à chaque heure de cours. L’enseignant écrit une appréciation courte pour renseigner les différentes rubriques de la fiche. L’élève reprend la fiche et l’apporte au professeur suivant.

Régulièrement, chaque fin de semaine par exemple, un adulte de l’établissement -professeur principal, tuteur référent- fait le point avec l’élève, et au besoin ses parents, pour mesurer les progrès, discuter des difficultés rencontrées et envisager les semaines suivantes. Cela donne à certains élèves des repères dont ils ont besoin, à condition de pouvoir effectivement faire régulièrement un bilan avec eux. Chaque élève concerné se sent l’objet d’une attention particulière individualisée. L’équipe peut décider d’arrêter ou de suspendre la mesure pour un élève qui aurait suffisamment progressé.

Pour que le dispositif fonctionne, il faut que :

  • les fiches soient pratiques et ne demandent pas longtemps pour être renseignées.
  • le nombre d’élèves sous fiche de suivi soit limité pour une question de temps mais aussi pour garder au dispositif un caractère exceptionnel.
  • l’administration soutienne l’action des enseignants et sanctionne l’élève qui n’aurait pas sa fiche de suivi.

Des entretiens individuels

Certaines équipes instituent avec des classes qui posent des problèmes particuliers, élèves entrants dans un établissement ou classes laissant présager des difficultés. Des entretiens individuels, en début puis en cours d’année. Ce sont les membres de l’équipe éducative qui mènent ces entretiens, généralement en binômes. Les discussions visent à faire le point et discuter sur le travail de chaque élève et à mieux cerner sa personnalité et sa façon de travailler.

Elles sont l’occasion pour l’élève d’exprimer ses appréhensions et suggestions concernant son travail et aussi son appréciation du climat de la classe. A la fin de l’entretien, on fixe éventuellement des objectifs à atteindre par l’élève. Les premiers entretiens se déroulent au cours de la rentrée des élèves, les autres en fonction des emplois du temps des adultes, ou sur une demi-journée banalisée. Une grille d’entretien doit être élaborée par l’équipe éducative pour structurer les entretiens et parvenir à aider les élèves en difficultés scolaires.

Le tutorat des élèves en difficultés scolaires

Il s’agit de permettre un suivi individuel par un adulte référent de certains élèves qui rencontrent un besoin provisoire ou permanent de dialogue et d’accompagnement ou de recadrage de comportement. Ainsi, peut s’instaurer un climat de confiance qui permet à l’élève d’exposer ses difficultés scolaires et progresser. Les référents sont les professeurs de la classe ou des adultes de l’établissement extérieurs à la classe et volontaires. Dans le premier cas, les référents ont l’avantage de bien connaître la classe mais peuvent être pris dans les tensions qui s’y déroulent. Dans le second cas, ils sont neutres par rapport à ce qui se passe dans la classe mais doivent maintenir des contacts avec les enseignants, à la fois pour confirmer leur diagnostic et suivre les objectifs fixés.

Les élèves peuvent choisir ou non les tuteurs. Le choix favorise la confiance entre les deux interlocuteurs. Mais, il peut induire des tensions si l’élève veut changer de tuteur sans motif suffisant.

Ce dispositif peut également être réalisé pour tous les élèves d’une classe en réponse à un problème ponctuel, pour un temps donné.

À la fin de chaque entretien, on discute des objectifs réalistes à atteindre par les élèves dans la période suivante. Ils peuvent prendre la forme de mini-contrats. En effet, il s’agit de trouver un accord, entre un adulte référent et un élève, voire également ses parents, sur des objectifs partiels à atteindre ou des améliorations qui peuvent porter sur une notion particulière qui pose problème à l’élève, un point de méthode sur lequel l’élève devra porter son attention, le travail à la maison si l’élève ne fait pas ses devoirs ou ne travaille pas assez, ou même la participation en classe.

les élèves en difficultés scolaires

Des remédiations concernant les aspects méthodologiques

Quand des élèves ont des manques concernant les prérequis nécessaires pour aborder une notion du programme, ils ont besoin d’une aide sur ce point précis. Il revient à l’enseignant de repérer le besoin et d’apporter la remédiation correspondante.

Les cours disciplinaires sont le plus souvent centrés sur des contenus, les méthodes étant abordées au fur et à mesure des besoins. Pourtant, les élèves sont autant, voire plus, en difficulté sur des aspects méthodologiques que sur les notions elles-mêmes. Quel enseignant n’a pas constaté que la lecture d’énoncés pose problème aux élèves, même s’ils savent pourtant répondre sur le fond ?

Il est important de repérer ces difficultés, par des observations de classe, des bilans de travaux écrits et de prendre le temps de travailler ces aspects méthodologiques. Le temps apparemment perdu sera vite rattrapé, s’il permet aux élèves d’acquérir des réflexes et des habitudes efficaces.

Des stratégies pour travailler autrement

La plupart des élèves apprécient les formes de travail qui changent de la routine. Les élèves en difficulté scolaires peuvent y trouver une chance à réussir. Voici quelques pistes pour travailler autrement.

  • Utiliser le corps, bouger dans la classe. Les expérimentations constituent pour certains élèves des supports d’apprentissage déterminants. Certains élèves ont besoin de bouger, ils sont mal à l’aise assis longuement devant une table, à écrire ou écouter le professeur. Pourquoi ne pas leur proposer des situations où ils peuvent bouger dans la classe, se mettre en jeu ?
  • Le tutorat entre élèves peut constituer une aide pour les élèves en difficultés scolaires. Un élève chargé d’encadrer celui qui n’a pas compris, de lui réexpliquer les leçons, de l’aider dans la résolution d’exercices ou dans son travail personnel, ponctuellement ou pendant une période définie à l’avance. Les explications d’un autre élève clarifient le problème posé, car elles sont exprimées par un pair ou dans un langage plus proche. L’obstacle qui se présente au tutoré a souvent été rencontré puis dépassé par le tuteur et les stratégies que ce dernier a mises en œuvre passent dans leur coopération. Le tuteur a aussi, de ce fait, clarifié, intégré ses modes de réussite, ce qui le rend plus performant. La difficulté vient parfois du manque de candidats pour assurer ce tutorat vis-à-vis de certains élèves. Il est alors possible de valoriser les élèves qui aident, par des encouragements à la mesure de leur travail ou par des points dans une note de participation. Il est également pertinent de travailler en supervision avec eux et faire émerger les gains cognitifs qu’ils en retirent.

Des dispositifs d’aide dans et autour de l’école

Différents dispositifs donnent la possibilité aux élèves de se faire aider. Certains sont mis en place localement, d’autres sont institutionnalisés. A l’école, des « demi-classes » sont souvent trop importantes étant donné l’hétérogénéité trop grande pour un travail de remédiation efficace. Comme certains élèves n’ont pas besoin d’aide supplémentaire, il est préférable et possible d’avoir des groupes de faibles effectifs, constitués d’élèves ayant effectivement des difficultés, et si possible des besoins homogènes. Quand le dispositif ne concerne pas tous les élèves, l’enseignant doit clarifier les critères de choix des élèves qui en bénéficieront et les convaincre de l’intérêt d’y participer. Pourtant, il n’est pas évident de faire partager à un élève l’intérêt qu’il a à venir travailler plus que ses camarades. La cohérence de l’équipe éducative peut dans ce cas être utile.

Autour de l’école, certains élèves peuvent être aidés dans leur travail scolaire par un membre de leur famille ou par des voisins. D’autres n’ont pas dans leur entourage les ressources nécessaires. Il existe dans certaines communes des dispositifs de soutien. Des réseaux d’aide aux élèves en difficultés scolaires sont organisés par les communes ou par des associations. Ils accueillent les élèves le soir. Des étudiants, des retraités et/ou des éducateurs les aident dans leur travail scolaire et leur redonnent au besoin des explications. Des associations proposent même un accompagnement plus individualisé à des élèves allant même éventuellement dans les familles.

Dans les cas où les élèves ont de grosses difficultés scolaires, l’enseignant peut contacter le personnel médico-social de l’établissement. Celui-ci peut éventuellement proposer à la famille d’envisager le suivi de l’élève dans un Centre médico-pédagogique où il sera pris en charge par des professionnels correspondant à son profil.

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