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Trois variables textuelles influençant la compréhension

On se propose dans cet article d’examiner trois parmi les variables textuelles qui jouent un rôle important en compréhension à savoir la vitesse de déroulement du texte ou le débit, les pauses et enfin les hésitations. Examinons alors les recherches en langue étrangère menées du point de vue de ces trois variables.

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Le débit, l’une des variables textuelles

Comme le note Griffits, qui citant une recherche de Stack, laisse entendre que des débits de cinq syllabes par seconde et de 10 à 12 syllabes par seconde pourraient être des vitesses normales d’écoute pour des apprenants respectivement débutants et avancés. Ensuite Hatch, en établissant des comparaisons entre le langage de l’enfant et celui de l’apprenant en langue étrangère. Il émet l’hypothèse qu’un débit lent devrait favoriser la compréhension chez ce dernier. En poursuivant sa recension des écrits concernant le débit, Griffits souligne qu’aucune de ces tentatives, du moins celles anciennes, n’apporte de réponse satisfaisante à la question du débit des textes dans la pédagogie de la compréhension. À partir des années 90 pourtant, plusieurs travaux d’envergure sont entrepris dans le but d’apporter quelques éléments de réponse aux questions théoriques et pratiques que pose la relation entre le débit et la compréhension. En voici un aperçu.

Dans une expérience en anglais langue étrangère menée auprès de 28 étudiants d’université, polonais. Répartis en deux groupes de niveaux intermédiaire et avancé d’après les résultats obtenus à un test d’anglais. Conrad a constaté que le rappel immédiat de 16 phrases simples en anglais était fonction de la vitesse de déroulement du texte et de la compétence des apprenants. Ainsi, lorsque la vitesse augmente de 44%. Ce qui répond à un débit de 320 mots par minute. Les avancés obtiennent un score de 27 %, contre 11 % pour les intermédiaires, en ce qui a trait au rappel de ces phrases. Lorsque la vitesse diminue de 29 %, les scores s’améliorent. Ils s’établissent alors respectivement à 49 % et à 23 % quant au rappel de ces mêmes phrases. Et ce pour ces deux niveaux de compétence en anglais langue étrangère.

Les pauses et les hésitations

Blau n’a pas constaté de différence vraiment significative dans la compréhension de 18 textes, enregistrés également à vitesse variable. Il souligne à tort ou à raison, que les enseignants ne devraient pas se préoccuper plus qu’il ne faut du débit. Seuls les apprenants qui ont une compétence langagière très limitée, en tout début d’apprentissage, profiteraient d’un débit plus lent.

variables textuelles

En revanche, Blau donne de l’importance à d’autres variables textuelles. En effet, les pauses d’une durée de trois secondes, qui segmentent le texte en constituants, seraient une aide. Une aide précieuse pour la compréhension. Encore une fois, Griffits nous met en garde contre les expériences menées dans ce domaine. Selon lui, les travaux produits ne permettent pas de prendre de position ferme au sujet de l’utilité réelle des pauses. Malgré quelques indications selon lesquelles les hésitations ou certains types de pause seraient des sources permanentes d’erreur pour l’apprenant en langue étrangère.

Quelle est donc l’influence réelle du débit sur la compréhension ? Rien n’indique encore avec certitude qu’il existerait des seuils à ne pas franchir. Comme nous venons de le voir, la question des pauses et des hésitations n’est pas davantage réglée. En conséquence, en langue étrangère comme en langue maternelle. Il reste encore beaucoup de travail à faire dans le domaine de ces trois variables.

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