Pédagogie

Les méthodes actives d’enseignement caractéristiques et mise en place

Les méthodes actives visent à privilégier l’activité de celui qui apprend et non l’activité de celui qui enseigne. Apprendre en agissant est le concept clé des méthodes utilisées en pédagogie active. La connaissance s’acquiert non plus par simple transmission. Mais bien par les interactions effectives, notamment avec les autres apprenants. La pédagogie active place l’étudiant au centre de sa formation. Aujourd’hui, celle-ci s’appuie sur les théories socioconstructivistes de l’apprentissage qui affirment que l’on apprend en construisant et en s’engageant personnellement. Elles soulignent également que le contexte d’enseignement et la nature du traitement de l’information vont conditionner leur transférabilité.

L’apprentissage n’est pas donc un processus de transmission. Mais surtout un processus de transformation. L’enseignant y occupe alors une place non plus de détenteur de savoir, mais de facilitateur à l’accès aux savoirs. Quelles sont les caractéristiques des méthodes actives et comment les mettre en place ?

enseignement actif et caractéristiques

Plus-value des méthodes actives d’enseignement

Quand il s’agit de grands groupes, l’enseignement a plusieurs difficultés. Certains manques sont soulevés. Il peut exister un manque de clarté dans les buts poursuivis, dans la régulation de l’exercice des compétences et un manque d’échange et d’interactivité entre les élèves ou entre les élèves et l’enseignant. Par ailleurs, la motivation est moindre et peut-être expliquée par un manque d’intérêt et de curiosité pour les contenus. Mais aussi par leurs difficultés dans des travaux autonomes. La gestion de la grande diversité des élèves pose de aussi nombreux problèmes. Que proposent les méthodes actives pour répondre à ces problèmes rencontrés par des élèves et enseignants qui vivent des apprentissages/enseignements en grand groupe ? Quelles en sont les éventuelles plus-values ?

Avant de se lancer dans les méthodes actives, il convient de se questionner sur leurs avantages en matière d’apport ou de plus-value par rapport aux méthodes traditionnelles. Plusieurs auteurs énumèrent une série de raisons pour justifier l’utilité de rendre les élèves actifs durant les cours. En voici une courte synthèse en six points :

  • Briser la passivité et rassembler les apprenants.
  • Les sortir de l’anonymat du grand groupe.
  • Eviter le déclin de leur attention.
  • Tester leur compréhension.
  • Leur permettre de développer des apprentissages plus solides.
  • Intégrer différents niveaux cognitifs de la taxonomie de Bloom.

On le constate aisément : les méthodes actives semblent répondre à de nombreux problèmes. Le rôle de l’enseignant sera davantage d’approvisionner, de stimuler l’apprenant pour qu’il construise sa connaissance ou qu’il interagisse avec d’autres pour la développer.  Ajoutons que les méthodologies actives favorisent l’apprentissage, la motivation, la transférabilité et le développement des compétences. La clé se trouverait dans l’interactivité.

Quels sont les outils ?

Les méthodes actives n’ont pas nécessairement besoin d’outils révolutionnaires pour être mises en place. Les études de cas, les démarches d’analyse et de résolution de problèmes, le développement de projets personnels et de travaux coopératifs permettent une pédagogie qui sollicite l’apprenant sans pour autant engendrer une gestion de matériel insurmontable. Toutefois, lorsqu’un cours magistral est nécessaire, que peut-on faire pour soutenir l’attention et rendre actifs des élèves ? Dans cette situation traditionnelle, quelques technologies de l’information et de la communication (TIC). Notons que des outils gratuits et disponibles pour les smartphones, ordinateurs ou tablettes permettent aujourd’hui de questionner les élèves en présentiel. Ils représentent une alternative au traditionnel et ont l’avantage d’être en accord avec l’intérêt des apprenants grâce à des applications dynamiques.

Un autre outil à considérer est le forum de discussion. En effet, la méthode consiste à faire échanger à travers des commentaires, des questions, des réactions liées aux notions abordées durant la séance de cours, sans forcément prendre la parole en présentiel. Cet outil peut s’utiliser en sous-groupe ou en groupe complet, en balisant les rubriques ou en laissant les sujets ouverts. Dans la même logique, la co-construction d’un document partagé et en ligne représente également un outil afin d’inciter la participation active des élèves.

Enfin, des outils permettant la création de cartes conceptuelles (numériques ou non) peuvent engager les apprenants dans une démarche d’activité et de participation. Très à la mode aujourd’hui et ancrés dans les pédagogies centrées sur l’apprentissage, ces outils invitent à organiser sa pensée. Néanmoins, tous ces outils n’apporteront les bénéfices escomptés que dans des environnements pédagogiques innovants qu’il importe à l’enseignant de mettre en place.

méthodes actives

Exemples de méthodes actives à mettre en œuvre

Au-delà des outils, il importe à l’enseignant de mettre en œuvre une méthodologie qui permet de rendre des élèves actifs. En voici des exemples.

  • Une classe inversée. Cette méthode met l’accent sur le temps en présentiel en grand groupe : comment faire pour le rentabiliser au maximum tout en tenant compte des besoins et questions des élèves ? La classe inversée répond à cette question en innovant et en proposant aux enseignants de réaliser des podcasts, des vidéos que les apprenants peuvent consulter à domicile. L’élève est responsabilisé, va à son rythme et s’autogère. Quant au maître, il peut consacrer du temps afin de répondre plus efficacement aux demandes des apprenants et proposer d’autres travaux plus pratiques.
  • L’étude de cas. Cette méthode se base sur deux phases importantes. Tout d’abord, l’analyse du cas se prépare en sous-groupes et permet la confrontation des points de vue de chaque membre, selon divers éclairages. Ensuite, la recherche de solutions doit amener chaque groupe à trouver un consensus par des débats, des discussions. Enfin, la mise en commun collective présente les résolutions de tous les sous-groupes à la cohorte complète.
  • Le « minute paper ». C’est une façon de faire participer les élèves grâce à des micro-activités, ponctuelles. Le but est de favoriser l’apprentissage, en forçant les élèves à réfléchir à ce qu’ils comprennent et ne comprennent pas. Mais aussi de renseigner l’enseignant sur l’apprentissage de ses élèves. Par exemple, à la suite d’une courte présentation par l’enseignant. Chaque élève est invité à noter sur un papier 3 questions suscitées par la présentation de l’enseignant. Il discute ensuite avec son voisin afin qu’ils répondent mutuellement à leurs questions. Une alternative serait d’organiser un débriefing oral autour des questions qui n’ont pas trouvé de réponse lors de la discussion à deux.

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