Les cas de vol chez l’enfant

Le vol est une déformation du sens du réel et de la famille. Mais, il est très inquiétant du fait de son implication sociale. Certes, les cas de vol chez l’enfant ont une signification psychologique et ils naissent souvent d’un sentiment de frustration. Au sein de la famille, par le biais de l’objet volé, l’enfant accomplit un véritable vol d’attention, d’amour… Malheureusement, l’habitude est vite prise. La conscience naissante se ferme, et du petit chapardage à l’intérieur de la famille, l’enfant passe à un vol plus important. On entend souvent des vols dont les auteurs sont des enfants de plus en plus jeunes.

Il est donc indispensable que vous donniez à votre enfant de solides notions d’honnêteté. Dans une famille honnête où les enfants ont le bon exemple quotidien sous les yeux, « l’enfant voleur » est rare. S’il y a un accroc pour une raison psychologique que l’on s’efforcera immédiatement de déterminer, on empêchera l’habitude de s’installer en faisant disparaître la cause.

Pourquoi un enfant, qui ne manque de rien matériellement, vole-t-il ?

Pour pouvoir remédier aux cas de vol chez l’enfant, il faut connaître les raisons. Celles-ci sont multiples.

L’enfant qui vole pour « acheter » de l’amour ou par hostilité

L’enfant peut voler pour « acheter » de l’amour avec le produit de son vol. C’est un vol généreux. Tel enfant peut prendre de l’argent à ses parents et s’en servir pour acheter des bonbons qu’il distribuera ensuite à ses petits camarades pour que ceux-ci l’admettent dans leur jeu. Tel autre peut prendre de l’argent dans le porte-monnaie de sa maman pour offrir un cadeau à son papa et racheter par là son amour. Son papa l’a puni, il ne se sent plus aimé. Il veut l’être à nouveau, il croit racheter cet amour en échange du cadeau.

Le deuxième vole par agressivité ou par hostilité. L’enfant vole un objet à quelqu’un, non pas pour l’objet lui-même, mais par hostilité envers son possesseur, pour lui faire du tort. Dans ce cas, souvent il jette l’objet volé ou le détruit. Du même sort, l’enfant vole pour embêter ses parents. Il sait que ses parents seront humiliés d’avoir un enfant qui vole. Plus ou moins consciemment, il choisit ce moyen indirect pour leur manifester son hostilité et son ressentiment.

Que faire dans tous ces cas de vol chez l’enfant ?

Vous comprendrez que même les punitions les plus sévères resteront sans effet si vous n’intervenez pas au niveau des causes. Expliquez plutôt à votre « petit voleur » qu’il ne faut pas priver quelqu’un de ce qui est à lui. A partir de l’âge de six ans, l’enfant peut le comprendre aisément car il tient beaucoup à ses possessions. Aidez-le à constituer une tirelire personnelle. Sans en abuser, vous pouvez par exemple lui donner de l’argent quand il a accompli une action méritoire, qu’il a fait un travail qu’il n’est pas très agréable de faire, etc.

Montrez-lui qu’il peut arriver à tout le monde de se manquer une fois, mais que ce geste de prendre n’est pas à recommencer. Faites-lui confiance. Ne le cataloguez pas et ne dites pas « voleur« . Ne le soupçonnez pas toujours parce qu’une fois il a failli. Contribuez à le faire sortir de son égocentrisme en lui donnant des responsabilités à sa mesure. Apprenez-lui à réfléchir avant d’agir et à se contrôler. Trouvez-lui des domaines d’affirmation. Facilitez son insertion dans des groupes. Demandez-vous pourquoi il n’y est pas admis spontanément et pourquoi il est si gourmand ou si agressif et agissez sur l’origine du trouble. Donnez-lui enfin beaucoup d’affection.

Un enfant qui a compris intellectuellement la portée de son acte et qui a trouvé le support affectif qui lui manquait, ne récidivera pas. Toutefois, si malgré votre soutien l’enfant recommençait à voler, n’hésitez pas à consulter un psychologue qui vous aidera à analyser la situation dans son ensemble. Il préviendra une éventuelle évolution du vol épisodique vers la cleptomanie, l’impulsion incontrôlable à voler qui fleurit à l’adolescence.

Les cas de vol chez l’enfant, en résumé…

Malgré les périodes de régression possibles, les accidents qui débordent sa conscience morale, malgré son besoin de protection, l’enfant cherche avec franchise à confronter ses possibilités aux limites des règles parentales et sociales. D’une manière générale un enfant, à cause précisément de sa clarté, est facile à comprendre et facile à aider. C’est le moment opportun pour s’occuper de « ce qui commence à ne pas aller», que ce soit sur le plan scolaire ou sur le plan du comportement. C’est aussi le moment de prévoir sa participation à des groupes d’activités extrascolaires et extra-familiales. Dans ces petits groupes l’enfant doit trouver le climat personnalisé et la possibilité d’expression spontanée libre, qui n’existent malheureusement pas toujours dans le cadre collectif d’un grand ensemble scolaire et qui contribueront à épanouir sa personnalité.

Quant à votre rôle éducatif de parents, vous pouvez lui confier des responsabilités, à sa mesure, pour ne pas accroître son anxiété, lui donner des possibilités de choix et l’aider ensuite à faire que le choix effectué soit bon. Vous avez aussi à jouer un rôle compensateur par rapport à ses difficultés pour rétablir l’équilibre de sa personnalité et à voir éventuellement les problèmes quand ils y sont et ne pas penser que tout s’arrangera sans intervention au fur et à mesure que l’enfant grandira. Mais rappelez-vous qu’un enfant reste un enfant, et qu’aucun n’est parfaitement conforme au modèle idéal que nous rêvons pour lui.

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