Les rythmes d’apprentissage de nos élèves en classe

La méconnaissance de la diversité des rythmes d’apprentissage en ce qui concerne la vigilance, l’effort, les échanges sociaux et la mémorisation chez les élèves, engendre des erreurs qui, se perpétuant dans la gestion de l’emploi du temps et des cours, font subir à leur santé physique et nerveuse des conséquences parfois irrémédiables. Ces rythmes sont biologiques et leur divergence avec les rythmes scolaires provoque, en effet, un stress qui conduit les élèves à puiser de plus en plus dans leurs réserves d’énergie. Alors, certains débranchent par instinct de survie. Ils seront étiquetés apathiques, pas motivés, paresseux, rêveurs.

D’autres, poussés par de fortes pressions intériorisées, représentées par leurs parents, l’enseignant, les camarades, la note, le système, dépassent leurs possibilités, et c’est le surmenage. Celui-ci se traduit en classe par l’agitation ou le désintérêt, l’absentéisme et diverses petites maladies dues à une fragilité accrue aux virus. Les travaux de H. Montagner, A. Reinberg et G. Vermeil montrent que la vigilance, l’effort, les échanges sociaux, la mémorisation, tous utiles pour apprendre, suivent un rythme biologique autour de 24 heures avec des pics et des creux qui, selon l’âge, la personnalité, la santé, les données de temps familiaux (l’heure du réveil, l’alimentation…) et sociaux (horaire de travail des parents, ramassage scolaire, emploi du temps), se déclenchent un peu plus tôt ou plus tard.

La vigilance, première variable des rythmes d’apprentissage

Augmentant vers huit heures et demi, elle atteint un pic vers dix heures environ pour baisser ensuite. Un creux, marqué par la somnolence, la faim, la fatigue, s’installe vers onze heures jusqu’à quatorze heures. Le pire moment étant quatorze heures. Après une demi-heure, la vigilance remonte à nouveau pour diminuer dans la nuit jusqu’au second creux. Ces rythmes varient aussi en fonction de la répartition des jours de travail dans la semaine et de l’emploi du temps.

La durée de la vigilance suit aussi un rythme, lié aux cycles du sommeil, qui varie selon les enfants. Elle va de dix minutes par heure pour ceux qui ont entre 6 et 12 ans environ, à vingt minutes pour les 13-18 ans. Tout en restant très individuelle comme, par exemple, chez les enfants de six ans. La capacité de travail valable serait de deux heures environ par jour, d’après les travaux de Chambost et Magnin.

L’effort et les échanges sociaux

Ces deux conditions exigées sans cesse par les enseignants pour entreprendre un travail, suivent un rythme calqué sur celui de la vigilance.

La mémorisation

Par son rythme, elle se démarque des précédents, car la mémoire à court terme augmente de huit heures à dix heures. Et la mémoire à long terme, nécessaire à la consolidation et au transfert pour mieux restituer, est supérieure l’après-midi. Les réponses possibles de la pédagogie pour prendre en compte, de façon positive, cette diversité des rythmes consistent à :

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