La pédagogie différenciée avec un effectif trop chargé

L’intérêt d’une évaluation formative et d’une différenciation de la pédagogie est évident pour la plupart des enseignants. Par contre, leur mise en application se heurte à de nombreuses oppositions : effectifs trop chargés, manque de formation à ces pratiques, lourdeur des programmes, manque de temps, etc. Est-ce que la pédagogie différenciée suite à une évaluation formative avec un effectif supérieur à vingt élèves peut être appliquée en réalité ?

Principes guidant notre réflexion sur la pédagogie différenciée

Loin de vouloir minorer les difficultés gênant la mise en œuvre de la différenciation, l’expérience présentée dans cet article permet de penser que des solutions existent et qu’il est possible de différencier la pédagogie dans nos classes. L’origine de la réflexion tient à une rencontre avec un enseignant régulier dynamique, M. Bonvin. Il cherche depuis longtemps comment appliquer dans sa classe le modèle séduisant de l’évaluation formative et de la différenciation. L’expérience a débouché sur un modèle que nous avons ensuite proposé à l’ensemble des collègues du centre scolaire. L’expérience menée dans tous les degrés primaires.

Trois principes qui ont guidé notre réflexion et qui précisent dans quel esprit nous avons travaillé :

Le projet de la différenciation

Concrètement, nous avons choisi de travailler avec M. Bonvin l’introduction de l’algorithme de la division en 4P. Le projet s’est déroulé sur trois à quatre semaines. Il peut être découpé en six étapes principales.

Reste des étapes du projet

Bilan de l’expérience de pédagogie différenciée

Le bilan effectué après cette expérience a été qualifié de « globalement très satisfaisant » par l’enseignant titulaire. Ce dernier apporte également les remarques suivantes.

Le modèle a été appliqué dans tous les degrés primaires du centre scolaire. Néanmoins, cette expérience de pédagogie différenciée appelle un commentaire qui touche aux finalités mêmes de l’enseignement. En fait, il s’agirait maintenant de profiter de la dynamique créée au centre scolaire pour généraliser la pratique de la différenciation à l’ensemble du programme et de permettre ainsi à tous les élèves de réussir. Or, comme le relève Davaud, il y a incompatibilité fonctionnelle entre notre système sélectif (exigence sociale) et l’idéal de différenciation qui permettrait à tous les élèves de s’approprier les connaissances scolaires (discours pédagogique). Il s’agira donc à l’avenir de tenter de résoudre ce paradoxe et de concilier exigence de sélection et pédagogie de la réussite.

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